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DUBAÏ VA VENDRE NOS DONNÉES, l’impact est prometteur

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Écrit par Tiffany BUSSER
Publié le 17 janvier 2018, mis à jour le 18 janvier 2018

Dubaï va renflouer ses caisses en commercialisant nos données. Cartes de crédit, téléphonie mobile, déplacements, données administratives, etc., sont autant d’indices sur le mode de vie que le gouvernement collecte quotidiennement. Ces informations sont précieuses, notamment au secteur privé, soucieux de toujours mieux connaître sa cible.

Disposant de cette mine de données qui vaut de l’or, Dubaï compte bien l’exploiter. Après tout, un gouvernement n’est-il pas le mieux placé pour tout savoir sur sa population ?

 

À l'heure où les EAU tentent de diversifier leur économie, Dubaï devrait bientôt franchir le pas vers une monétisation des données collectées. Ce processus de commercialisation inédit a démarré au troisième trimestre 2017, selon la directrice générale de l'agence gouvernementale Smart Dubaï, Aisha Bin Bishr.

 

D’ici à 2021, il s’agit pour le gouvernement d’ouvrir l’accès à 100% des données collectées dans le secteur public, qu’elles soient relatives au gouvernement, à l’économie, la culture ou la vie dans l’émirat de Dubaï. L’initiative vise aussi l’ouverture et le partage de certains ensembles de données provenant du secteur privé.

 

Cette stratégie vise non seulement à faciliter la connectivité et l’accès aux services ainsi qu’aux informations, mais surtout à avoir un impact économique. Selon le Dubaï Data Economic Impact Report, le partage de données gouvernementales seul représente une manne potentielle pouvant atteindre AED 6,6 milliards par an d’ici à 2021. Si l’on y ajoute le partage des données du secteur privé, ce chiffre s’élève à 10.4 milliards.

 

Les données proviennent de sources multiples, notamment les capteurs publics qui parsèment la ville et mesurent le trafic routier et la fréquentation, les opérateurs de téléphonie mobile (un partenariat est établi entre Smart Dubaï et l’opérateur Du) ou encore des informations fournies aux agences gouvernementales. On distingue les données brutes, les données contextualisées et des données gouvernementales.

C’est la seconde catégorie – les données « expliquées » par un contexte ou fusionnées avec d’autres -  que Smart Dubaï privilégiera à des fins commerciales. Ainsi, l’Agence se mue en plateforme et fournisseur de service, proposant données scientifiques, outils ou encore technologie blockchain à l’usage du secteur privé. 

 

« Au vu des chiffres, l’initiative est aussi inédite que prometteuse. D’une part, elle souligne les synergies possibles entre gouvernement et secteur privé. D’autre part, aussi surprenant que cela puisse paraitre, ne fait-elle par renaître l’idée d’une contribution économique « en nature » par une population imposée sur ses données ? »

 

 

 

Tiffany Busser
Publié le 17 janvier 2018, mis à jour le 18 janvier 2018

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