Olivier GRANET a intégré le groupe AccorHotels (1er opérateur hôtelier mondial) au début des années 2000. Aujourd'hui Directeur Général Moyen-Orient il a accepté de nous recevoir dans ses bureaux. Entretien.
Lepetitjournal.com/dubaï : Pouvez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?
Olivier GRANET : Après des études à Sciences Po Grenoble, j'ai passé dix ans en audit-conseil au sein du cabinet Deloitte, dont Accor était l'un des clients. En 1999, j'ai rejoint le groupe en tant que directeur financier Europe Centrale, basé en Hongrie. Les différents postes que j'ai occupés depuis m'ont permis d'acquérir une véritable connaissance de l'hôtellerie. Il y a cinq ans, après avoir été Directeur de la Stratégie au siège à Paris, j'ai souhaité retrouver l'opérationnel. C'est ainsi que je suis arrivé à Dubaï en 2011 en tant que Directeur du développement Moyen-Orient, avant de prendre la direction générale de la région début 2016.
Pour moi, l'hôtellerie est un métier passionnant qui regroupe des personnes de tous horizons et aux carrières multiples. Il y a une diversité, une complémentarité qui est très enrichissante. C'est important de souligner le fait que c'est un secteur d'activité qui propose aux jeunes un vrai parcours professionnel.
AccorHotels compte aujourd'hui 88 hôtels, soit 25 000 chambres au Moyen-Orient. Quelles sont les ambitions du groupe pour les prochaines années à venir ?
Notre objectif est simple, nous désirons ouvrir 100 hôtels dans les cinq prochaines années, ce qui représentera une capacité de 50 000 chambres dans la région. Aujourd'hui, nous signons un nouveau contrat tous les quinze jours et nous ouvrons un nouvel hôtel tous les mois. Nous souhaitons accélérer le rythme et ouvrir entre deux à trois hôtels par mois.
Nous venons aussi d'acquérir les marques Fairmont et Raffles. Cette opération nous offre un leadership mondial dans l'hôtellerie de luxe et renforce ainsi notre offre de services à destination de nos clients et de nos partenaires.
Il est important de noter que nous sommes « opérateurs », c'est-à-dire que nous gérons les hôtels pour le compte des propriétaires locaux. Toute cette ambition demande à nos collaborateurs un vrai travail en amont afin de créer une relation de confiance, de totale transparence et de proximité avec nos partenaires de la région.
AccorHotels réinvente depuis 2015 l'expérience client au sein d'un programme « Leading Digital Hospitality?» doté d'un plan d'investissement de 225 millions d'euros sur 5 ans. Pouvez-vous nous expliquer les réalisations en cours pour la région ? Et en quoi cela va impacter l'expérience client ?
Construit autour de trois cibles, les clients, les collaborateurs et les partenaires, ce plan stratégique a pour objectif d'intégrer et de repenser la place du digital tout au long du parcours client, d'améliorer l'offre aux partenaires investisseurs et de consolider les parts de marché du Groupe en matière de distribution. Certains de ces programmes sont centrés sur les bénéfices clients, pour mieux les connaître, mieux les accueillir et mieux les servir.
Le véritable enjeu derrière tout cela est de passer d?une vision traditionnelle de l'hôtellerie où nous accueillions le client pendant son séjour à un cheminement plus complexe où nous suivons le client avant, pendant et après son séjour au sein d'un de nos hôtels. Nous souhaitons ainsi devenir un vrai compagnon de voyage. Ceci est un grand défi pour le groupe qui doit former les équipes internes, mais aussi bousculer son type de management.
Au Moyen-Orient, pour vous donner quelques chiffres, 100 000 personnes ont déjà téléchargé l'application Accorhotels.com sur leur smartphone et un million de clients sont porteurs de notre carte de fidélité, Le Club AccorHotels.
On parle d'une baisse de la croissance économique, d'une diminution du nombre de touristes et en parallèle l'Exposition Universelle de 2020 arrive à grand pas . Quel regard portez-vous sur l'évolution du marché de l'hôtellerie pour les années à venir ?
Je suis très confiant. Dubaï reste un vrai marché porteur avec une croissance tant de l'offre que de la demande. Regardez les travaux avec le Canal, l'ouverture de l'Opéra et des parcs de loisirs. Pour vous donner une idée, en Europe il y a un ratio de 8 à 10 chambres pour 1 000 habitants, au Moyen Orient ce ratio est de 2 à 3 chambres. Il y a une capacité de développement hôtelier qui est encore très forte et qui va soutenir la croissance de la région.
Vous voyagez beaucoup dans le cadre de votre travail, qu'aimez-vous faire à Dubaï pour vous ressourcer ?
Dès que j'en ai la possibilité, j'aime faire du sport le matin avant d'aller travailler. Je peux aller courir, ou bien faire du kayak ou du paddle. Nous partons aussi souvent en famille dans le désert le week-end. On y ressent un vrai sentiment d'espace et de liberté.
Pétronille ROSTAGNAT (lepetitjournal.com/dubai) republication du 15 septembre 2016
Pétronille est rédactrice au petit journal de Dubaï et romancière. Son premier roman policier, la fée noire, a été publié aux éditions Incartade(s) en juin 2016.
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