Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 1

Coralie François derrière la jolie boutique Maison Clad

coralie François coralie François
Écrit par Marie-Jeanne Acquaviva
Publié le 20 février 2021, mis à jour le 23 février 2021

Nous avions évoqué la jolie Maison Clad lors de notre article sur Le Courtyard, ce passage piéton plein de charme et rempli de bonnes adresses, caché dans Al Quoz.  Un boudoir plein de pièces délicieuses, que Coralie François, la non moins ravissante personne derrière cette entreprise colorée et en plein essor, appelle joliment des « pièces a compliments », tant celles qui les portes en reçoivent. Des vêtements choisis pour suivre les tendances et s’en amuser,  mais surtout coller à sa féminité. Voici donc l’histoire de Coralie, une jeune femme au regard lumineux, pleine d’enthousiasme et qui a rencontre à Dubaï « l’histoire de sa vie ».

 

Lepetitjournal.com/dubai : Comment êtes vous arrivée à Dubaï, et pourquoi y avoir lancé votre projet ?

 

Coralie François : J’ai rencontré Dubaï il y à presque 7 ans, en vacances avec des amies, c’était tout ce qu’on imagine sans la connaître : festif, ensoleillé, magnifique. J’y rencontre d’ailleurs durant ces brèves vacances mon futur mari, et de cette rencontre va naitre une histoire d’amour incroyable. Il vit déjà à Dubai, et six mois plus tard je déménage pour l’y rejoindre. J’ai un parcours professionnel dans la mode, j’y ai grandi entre autres en étant acheteuse et chef de produit pour Agnès b, une marque iconique pour laquelle j’ai adoré travailler. J’ai beaucoup voyagé pour eux - en Asie en particulier -  beaucoup appris. Quand j’arrive à Dubaï je continue mon métier d’acheteuse pour des grandes marques et je découvre et comprends le marché du Moyen Orient de l’intérieur.

 

Et c’est en approfondissant vos connaissances sur ce marché que vous comprenez qu’il y a une opportunité à saisir ?

 

Dans mon travail il y a un passage obligé, ce sont les journées de visites en magasin…Elles m’ont permis de réaliser qu’il existait une faille, un manque entre le grand luxe et la mode jetable.

 

Au fond vous allez combler un manque personnel aussi ?

 

Absolument (rires) ! À Paris j’avoue j’étais ce que l’on appelle une fashionista : j’achetais beaucoup et souvent. Ici en arrivant j’arrête de faire du shopping… parce que je ne trouve pas ce qui me plaît à moi : le rapport de confiance et personnel avec une vendeuse qui s’y connaît vraiment, de jolies petites pièces de tous les jours ou amusantes pour une soirée sans pour autant avoir le sentiment de faire « l’achat de l’année », vraiment je ne m’y retrouvais pas. Aussi je rentre un soir du bureau, et j’avoue à mon mari « écoute, j’ai envie de me lancer ! ». Ce que je veux c’est importer des petites marques européennes à Dubaï, recréer un « esprit boutique » et cette ambiance qui me manque…

 

Aussitôt dit ?

 

Presque aussitôt fait (rires) ! C’est un premier avril, je pars fêter mon anniversaire à Paris, et rencontre les premiers designers. D’ailleurs c’est à partir de cette date que toutes nos « vacances » ont changé, elles sont maintenant essentiellement dédiées à la rencontre de nos fournisseurs ou à la découverte de nouvelles marques et nouveaux trésors ! C’est ma première séance d’achat et j’investis 3000 Euros, ce qui me semblais à l’époque une somme gigantesque ! J’ai tellement la tête qui tourne devant l’étendue de ces achats, je m’assois pour un café et je pars en oubliant de payer (rires) !!!

 

Comment se passe le retour à Dubaï avec cette collection ?

 

Eh bien il fallait vendre (rires) ! On remarque avec mon mari cet espace vide sous le grand escalier de La Serre, et on y démarre notre pop-up le 6 juin 2016. On va le renouveler 4 fois de suite, et en février devant un tel succès, d’un commun accord avec le marketing de La Serre, on décide qu’il sera permanent.

 

Des débuts sur les chapeaux de roues en somme ?

 

Oui ! Bien sûr au début je fais absolument tout toute seule, j’y suis 7 jours sur 7, et ce pendant plus de deux ans. Je n’étais pas prête à lâcher cette présence car justement un des points les plus importants pour moi était la relation avec mes clientes. C’est aussi ce qui m’a permis de construire mon fichier, avec ce plus incroyable : je connais toutes mes clientes, personnellement : je connais leurs goûts, leurs habitudes…ça n’a pas de prix. Aujourd’hui nous avons grandi, il y a 5 points de vente, mais je suis toujours là (rires). Je sais que c’est là que ça se passe ! J’ai aussi fait toute seule le site, les réseaux sociaux, la comptabilité, les boutiques… Mais l’essence de la marque se sont les clientes.

 

Au fond votre marque plus que des vêtements, une expérience finalement, un lien personnel avec vos clientes ?

 

Oui, et c’est très dur à transmettre, c’est pour cela qu’il m’est très difficile de déléguer. Une personne qui aura une longue expérience de vente à Dubaï ne sera pas forcément celle que nous recherchons, et nous investissons à chaque fois beaucoup dans la formation pour arriver à transmettre ce « je ne sais quoi ». Nos vendeuses ne sont pas là pour vous faire acheter à tout prix, elles sont la pour que vous vous sentiez bien, tranquilles, et surtout que vous vous sentiez belles dans les vêtements que vous aller passer. C’est très délicat : d’ailleurs mon mari qui avait une carrière de HR était lui aussi déstabilisé au début, car sur le papier des personnes avec une solide formation de vente finalement ne convenaient pas du tout…Il faut savoir être humaine, s’amuser à faire ce métier, avoir de l’humour, de l’empathie, savoir faire preuve de psychologie, savoir rebondir…. C’est bien autre chose que d’être une simple vendeuse (rires) !

 

Aujourd’hui qu’est devenu Maison Clad ?

 

Elle a pris une place énorme dans notre vie (rires) et on doit se forcer à faire des pauses (rires), mais c’est vraiment un beau mariage - dans tous les sens du terme (rires). J’ai l’impression que Dubaï attendait ça un peu : quelque chose de personnel, de léger, d’excentrique de non formaté… Bien sûr nous avons plein de projets, c’est un concept qui a le potentiel de s’étendre dans d’autres grandes villes, mais nous commencerons avec modestie sans doute par AD, puis la Saudi, quand la pandémie nous le permettra. Chaque développement a été porté par une demande de la clientèle : le sportswear parce que c’est ce que mes clientes portent le plus dans la situation mondiale actuelle, la mode enfant parce que dans les points de vente Beach Wear on me le demandait tous les jours, la lingerie par ce que mes clientes me demandaient « qu’est ce que je vais porter en dessous ?! » et qu’à force de leur donner des noms de marques je me suis dit que ça ferait plus de sens de les leur proposer (rires)… C’est l’avantage d’être sur le terrain et à l’écoute.

 

Qu’Est ce que Dubaï vous a apporté ?

 

J’ai appris énormément de la clientèle locale, ce sont des femmes très curieuses, ouvertes, enthousiastes, fidèles. Bien entendu elles influencent mes achats : j’ai toute l’année des robes longues, des matières douces et naturelles qui sont agréables à porter sous les abbayas. Elles ont énormément d’humour, de second degré, elles sont capables d’essayer des pièces très excentriques, ce sont des femmes que j’ai appris à découvrir, à aimer et que je respecte beaucoup. Elles sont sophistiquées, jamais vulgaires. Ma gratitude est immense face à la façon et la générosité avec laquelle j’ai été accueillie dans ce pays. Mon Dubaï c’est une ville intense, exigeante, où il faut bosser dur pour y arriver, rien ne tombe du ciel contrairement à ce que certains sur les réseaux voudraient croire (rires), mais cette mentalité du « work hard play hard » me convient. J’apprécie ce monde des possibles, ou le travail intense est reconnu, où on peut se consacrer à un projet sans aucun jugement, où tout est fait en revanche pour qu’on puisse donner le meilleur de soi-même.  Et puis c’est juste magnifique non (rires) ? Ce ciel, ce soleil toute l’année, cette énergie solaire justement, cela nous porte. Tout est fait pour que l’on puisse résoudre un maximum de problèmes qui ailleurs seraient devenus des obstacles insurmontables. Nous avons une petite fille qui a des soucis de santé, la plupart de nos matinées se passent dans des centres médicaux. Comment aurais-je pu concilier son bien être et mon travail ailleurs ? Ici nous sommes aidés partout à chaque instant par des personnes formidables, c’est une énergie constante qui nous porte malgré les épreuves et qui transforme ce qui aurait pu devenir un cercle négatif en un cercle vertueux. Elle aussi à son tour reçoit toute cette énergie, tout rayonne sur elle et tout le monde en sort grandi.

 

Où trouver Maison Clad à Dubai : 

  • La Serre Vida Hotel Downtown: our 1st boudoir founded in 2016.
  • The Collective by Ripe, The Courtyard Al Quoz: our 2nd location opened last year with 2 shops (RTW, Sportswear & Lingerie).
  • The Westin hotel Marina
  • The Sofitel The Palm Jumeirah

 

Pour plus d'informations

 

Sujets du moment

Flash infos