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BENEDICTE GIMONNET – Infiniment petit, infiniment grand

Bnedicte Gimmonet Bnedicte Gimmonet
Écrit par
Publié le 8 avril 2019, mis à jour le 8 avril 2019

Vu de loin, tout paraît simple et linéaire ; vu de près, apparaissent une multitude de détails. Les tableaux de Bénédicte Gimonnet, artiste peintre française résidente aux Emirats, sont une invitation à prendre du recul et s’approcher au plus près de l’oeuvre afin d’en saisir la diversité des perceptions. « Entre macro et micro » est la nouvelle exposition solo de Benedicte Gimonnet à La Galerie ce mois-ci. Elle nous en a donné  plusieurs aperçus.

benedicte gimlet alliance française

 

Votre précédente exposition « Linéaments » se focalisait sur les lignes et les rayures. Avec « Entre macro et micro », vos nouvelles œuvres sont des compositions abstraites oscillant en entre formes organiques et formes géométriques. Quelle continuité entre ces deux expositions? 

La série des Linéaments, inspirée de vues aériennes (observations « Macro » d’accidents géologiques) représente des formes en apparence simples et rectilignes vues de loin. Pourtant, en regardant de bien plus près, on découvre que chaque ligne est au contraire irrégulière, fluide, voire organique. C’est de cette observation plus « microscopique » de ces détails et de ces irrégularités, que sont nées les nouvelles séries. Le détail d’un tableau magnifié, devient lui-même tableau. On passe des lignes multiples, à des bandes bien plus larges, pour continuer sur des « Cellules », des « Globules » et des motifs organiques plutôt étranges. Je suis en fait fascinée par ces formes universelles que l’on retrouve à tous les niveaux d’observation (vues spatiales, aériennes ou microscopiques) et je laisse le spectateur décider de ce qu’il voit dans ces tableaux : cellule ou planète, corail ou lit de rivière… Dans cette expo, j’associe certains tableaux de différentes séries (« Linéament » et « Globule » par exemple) pour en former des diptyques inattendus, un mariage pour moi visuellement réussi.

 

Toile, bois, plexiglass et aluminium sont vos supports. Concevez-vous votre œuvre en fonction du support? Ou bien le support révèle votre œuvre au fur et à mesure que vous la réalisez?

Le choix du support est primordial, surtout dans la peinture abstraite. C’est avant tout l’idée de ce que je veux représenter dans l’œuvre qui détermine le support. Si je veux peindre des formes organiques et fluides, le support devra être lisse (bois, alu, plexi) pour laisser glisser physiquement la peinture et ses mediums, sans être influencés par la texture de la toile. Si mon sujet a besoin de transparence ou d’éclat, je choisirai une plaque d’aluminium. Au contraire, si mon sujet requiert des aplats et textures, je pencherai pour une toile ou un bois. Le support va effectivement aider à révéler l’œuvre pendant sa réalisation. Il faut bien le choisir.

 

Vous avez suivi des études de beaux-arts à Londres - Fine Art Painting from the Wimbledon College of Arts (UAL)- pourquoi le Royaume-Uni plutôt que la France pour vos études?

Après mon bac en France, je rêvais de faire les beaux-arts. Mais il en a été autrement, avec des parents inquiets par une carrière artistique et qui m’ont poussée vers des études plus classiques (Ecole supérieure de Commerce). Ma première carrière était dans l’audit financier à Paris. Mais lorsque ma famille et moi nous sommes installés à Londres, j’en ai profité pour prendre un long congé parental. Je n’ai en fait jamais retravaillé dans l’audit, j’ai pris des cours de dessin, peinture, gravure pour finalement reprendre mes études à plein temps et réaliser ce rêve de faire les beaux-arts, à Londres. C’est une chance de pouvoir changer de carrière et d’utiliser les enseignements précieux de la précédente. C’est une chance aussi de le faire dans une autre culture que la sienne. J’ai trouvé cela très difficile, surtout avec trois enfants en bas-âge à l’époque, mais absolument passionnant.

 

Vous avez vécu à Londres pendant 10 ans. Avez-vous une représentation abstraite dans votre esprit du Brexit,  en “macro" et en “micro”?

Oh non, une vision plutôt très concrète ! Nous sommes encore très liés au Royaume Uni, notre fille est étudiante à Londres et nous avons encore notre maison là-bas. Le Brexit va être un vrai casse-tête administratif et économique, en micro comme en macro !

 

Aux Emirats depuis 2009, est-ce que ce pays, ses paysages, sa culture ont influencé votre œuvre? Pourrait-on voir l’année de la tolérance dans vos toiles de ‘Between Macro and Micro”?

Un artiste est effectivement toujours influencé par son environnement. Le passage entre Londres et Abu Dhabi il y a 10 ans a été marqué par la lumière qui est omniprésente aux Emirats. Un vrai bonheur, surtout quand on travaille la couleur comme je le fais. Les grandes étendues désertiques de ce pays, son architecture futuriste, sa société multiculturelle et les lagons des îles autour d’AD ont complètement influencé ma palette de couleur et mes compositions abstraites. Et ce qui me plaît tant dans l’art abstrait justement, c’est ce champ de liberté pour l’imagination de chacun. Alors année de la tolérance dans mes tableaux ? Pourquoi pas ? Une explosion de couleurs, lumières et formes dans une même composition, cela pourrait être un symbole de cette société particulièrement cosmopolite.

 

Benedicte gimonet

 

 

« Entre macro et micro » - une exposition de peintures par Bénédicte Gimonnet.

Du 3 au 24 avril, vernissage en présence de l’artiste le 17 avril à 19h30

La Galerie, Alliance Française Dubai, Oud Metha

Entrée gratuite

La Galerie est ouverte de 9h à 20h du dimanche au mercredi et jusqu'à 17h le jeudi et le samedi.

Afdubai.org

 

 

Propos recueillis par Anne Cabanel

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