A la fois designer, architecte d’intérieur, charpentier, céramiste et décorateur, Olivier GAGNERE tire son inspiration de l’enseignement des artisans les plus expérimentés depuis Murano en passant par Limoges. Il crée depuis plus de 30 ans des objets élégants et fantaisistes qui sont exposés dans de nombreux musées à travers le monde. Les amoureux de design de Dubaï auront la chance de pouvoir admirer une partie de ses créations en céramique à la Galerie Nationale jusqu’au 10 janvier.
Vous avez exposé à Paris, San Francisco, New York, Pékin… Pour cette exposition à la Galerie Nationale, pourquoi avoir choisi Dubaï ? Quel regard portez-vous sur cette ville ?
Cette exposition à la Galerie Nationale est le fruit de ma rencontre avec Guillaume Cuiry (créateur de la Galerie Nationale, ndlr) et des différents échanges que nous avons eu lors de mes précédents séjours à Dubaï. De la part de Guillaume Cuiry, l’envie et la volonté de présenter, à Dubaï, le design français contemporain ont su se conjuguer avec un ensemble de céramiques qui avaient été produites et présentées par la Galerie Maeght à l’automne 2014. L’ensemble des pièces ainsi que le très grand succès rencontré lors de l’exposition à Paris ont définitivement convaincu Guillaume de l’intérêt de monter une telle exposition à Dubaï.
Lors de mes différents séjours à Dubaï pour rendre visite à des amis résidents aux Emirats, j’ai été à la fois séduit par l’esthétique de la ville, par cette volonté très palpable d’en faire une vitrine ultra contemporaine du Moyen Orient et, par l’énergie positive qui s’en dégage tout en étant baigné dans une certaine douceur de vivre exprimée à travers la gentillesse des habitants de Dubaï.
Au cours de votre carrière vous avez été en contact avec des artisans orfèvres, ébénistes… Pourquoi avoir choisi la céramique plus particulièrement ?
Que ce soit le Verre ou la Céramique, les Arts du Feu m’ont toujours attiré et fasciné. Il y a une part d’alchimie qui est omniprésente dans le processus de transformation de la céramique au contact du feu, il y a toujours une incertitude quant au résultat jusqu’à ce l’on puisse ouvrir la porte du four. Pouvoir créer un objet à partir d’une simple poignée de terre est un émerveillement toujours renouvelé et gratifiant.
Les objets que l’on peut admirer à la Galerie Nationale mêlent sophistication et élégance. Où trouvez-vous votre inspiration pour ces créations ?
L’inspiration prend sa source dans la façon de regarder tout ce qui nous entoure. Cela peut-être un détail de l’architecture d’un bâtiment, le contour de l’ombre portée d’un objet ou d’une personne, la souvenance d’une couleur que l’on a vue dans une infime partie d’un tableau ou d’une photo.
Tout est un prétexte pour que l’inspiration s’exprime en laissant vagabonder notre imagination.
Pensez vous qu'ils soient représentatifs d'un "art décoratif à la française" ?
Par mon enfance, j’ai été immergé et éduqué au milieu de meubles et d’objets représentant, pour mon père qui était antiquaire, la quintessence des arts décoratifs français et l’expression de l’excellence de l’artisanat d’art. Je suis très attaché à ce que l’on puisse identifier l’origine culturelle et géographique d’un objet car, la mondialisation tend à rendre uniforme l’esthétique des objets et meubles qui composent notre quotidien. Aussi je revendique ce plaisir de m’inscrire, à ma façon, dans la tradition des arts décoratifs à la française et d’en écrire de nouvelles pages.
(www.lepetitjournal.com/dubai) le 14 décembre 2015
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