Le terme de Start-up est un anglicisme dont le succès est indéniable tant il tend à s’imposer dans le langage courant. En substance, il désigne d’abord des modalités de création et de gestion de l’entreprise propres, et qui concernent d’abord des secteurs de l’économie dite « nouvelle » ou numérique ». Toutefois, les critères qui peuvent être retenus en dernier recours sont ambivalents : il s’agit à la fois d’entreprises auxquelles ont attribue un potentiel de croissance extrêmement fort, mais qui n’a d’égal que le taux d’échec escompté. A ce titre, la Start-up est d’abord un pari spéculatif.
Dans ce sens, Monsieur l’Ambassadeur Christophe Bigot a souhaité s’engager auprès des acteurs du numérique : ce mercredi 27 juin, accompagné de Monsieur Adrien Schwartz, Chargé de coopération innovation et économie du numérique, il s’est rendu auprès de deux entreprises actrices du secteur.
Au croisement de le rue Kaolack et du Boulevard St-Louis, l’Ambassadeur s’est rendu auprès de l’équipe de YUX Dakar, une start-up spécialisée dans le UX design [NDLR : UX désigne l’expérience utilisateur]. Or, au sein de l’écosystème sénégalais du numérique, l’entreprise, membre fondateur de la Teranga tech, fait figure de pionnière : seul deux ou trois homologues sont spécialisées dans ce domaine. Aussi, c’est dans cette ambiance détendue, propre aux start-ups, que fondateurs et employés ont exposé à l’auditoire le fonctionnement et les produits de l’entreprise. Aussi, il a par exemple été question de produits technologiques innovants : pour répondre à la commande d’un client souhaitant traiter des données relatives au commerce informels, Yux a développé une application décentralisée d’étude de marché. Cette dernière, très accessible, permet de faire appel à un large public d’enquêteurs (en particulier des étudiants, vendeurs de rue etc…), rémunérés à la tâche, ce qui permet de rapidement obtenir un large panel de données.
Toutefois, par-delà les services commerciaux, l’entreprise se donne pour objectif de former de nouveaux talents afin que ces derniers puissent faire fructifier l’environnement sénégalais du numérique. Questionnés par l’ambassadeur sur la question de leur financement, les fondateurs de Yux ont ainsi expliqué être indépendant de ce point de vue. Toutefois, ajoutent-ils, tous les fondateurs portent avec eux une expérience de longue haleine en ce qui concerne la création d’entreprise. À ce titre, ils ont été capables de négocier avec leurs clients, leur permettant par la-même de convenir de contrats à défaut d’obtenir des financements, leur permettant ainsi de mettre en place une activité croissante. Avec ce dernier objectif comme boussole, l’équipe de YUX s’est attachée à produire du contenu local, adapté au contexte sénégalais, afin de l’intégrer (avec plus ou moins de mal) dans un plus vaste registre international. À titre d’exemple, les membres de Yux ont ainsi développé tout une gamme d’Emojis basés sur des visages, expressions, mimiques typiquement sénégalaises.
Or, c’est précisément ces contenus, les Emojis, qui étaient exposés au sein d’Impact Dakar, l’incubateur de start-up qui a fait l’objet de la seconde visite de Monsieur l’Ambassadeur. Situé au niveau du rond-point de LA Stèle Mermoz, l’incubateur est l’aboutissement du travail de deux jeunes entrepreneurs. Questionnés par Monsieur l’Ambassadeur, ils ont expliqué avoir trouvé un modèle de financement viable en mettant leurs espaces à disposition de grandes entreprises. Toutefois, ils ont également expliqué accueillir des start-ups afin de leur permettre de travailler en coworking et leur donner une certaine visibilité.
L’ambassadeur, à l’heure de faire le bilan, a salué l’efficacité des incubateurs comme Impact Dakar qui sont parvenus à trouver un modèle de rentabilité. Il a également rappelé les annonces faites par le président Macky Sall en termes de financement de l’économie numérique. Aussi, il a évoqué la diaspora sénégalaise, comme autant de ressources pour contribuer à cette économie. Enfin, il a souligné le rôle de l’AFD dans le financement de l’écosystème sénégalais du numérique, ainsi que le lancement de la Teranga Tech.
Interrogé par Le Petit Journal sur l’esprit particulier qui règne dans l’univers des start-ups, Christophe Bigot a souligné que, parmi les effectifs des start-ups, ont constate une sur-présentation des jeunes. En ce sens, ajoute-t-il, il s’agit d’un « bond générationnel », qui fait la part belle à une atmosphère décomplexée, au dépit des costumes, des cravates, et des rapports hiérarchiques. Il a également rappelé que la jeunesse, mais aussi la taille sont des caractéristiques intrinsèques des start-ups pour lesquelles, chez 80% d’entre elles, l’espérance de vie ne dépasse pas les 3 à 5 ans. Enfin, en guise de conclusion, il s’est fendu d’une remarque, non sans humour, que l’on vous laisse apprécier :
Il y a quelques années, les jeunes voulaient abolir le capitalisme, alors que de nos jours, ils veulent fonder des start-up