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Culture, sécurité et terrorisme : la visite d’Emmanuel Macron à Cotonou

Emmanuel Macron et Patrice Talon Emmanuel Macron et Patrice Talon
Emmanuel Macron et Patrice Talon / Capture d'écran France 24
Écrit par Natacha Marbot
Publié le 27 juillet 2022, mis à jour le 28 juillet 2022

La culture et la sécurité étaient les deux thèmes principaux de la visite d’Emmanuel Macron au Bénin le 27 juillet, dans le cadre de sa tournée africaine.

 

Reçu en fin de matinée par son homologue, Patrice Talon, Emmanuel Macron a visité l’exposition consacrée aux 26 œuvres des trésors royaux d'Abomey restituées par Paris en novembre dernier. « Ces restitutions ont changé l'image de la France en montrant qu'il était possible d'établir une relation d'égal à égal et de dissiper le sentiment des Béninois que les Français avaient toujours un complexe de supériorité », explique José Pliya, conseiller de Patrice Talon pour le patrimoine.

Un contexte sécuritaire tendu au Bénin

Les autorités béninoises ont recensé plusieurs dizaines d’incursions terroristes sur son territoire dans le nord, à la frontière avec le Burkina Faso et le Niger. La France suit de près les évolutions de la situation. Comme le note RFI « La France se dit, elle, prête à apporter un soutien concret au Bénin en matière d’appui aérien, de renseignement et d’équipement, ainsi que dans le domaine de la formation ».

La sécurité alimentaire était également un des sujets à l’ordre du jour de la rencontre : le Bénin souffre effectivement d’une crise alimentaire sévère, aggravée par la guerre en Ukraine. La France a lancé en mars dernier l'initiative Farm (Food and Agriculture Resilience Mission), en lien avec l'Union africaine, pour garantir un accès de tous, en particulier les plus vulnérables aux stocks agricoles.

La visite présidentielle scrutée par l’opposition française

Emmanuel Macron n’a pas rencontré l’opposition politique béninoise, alors même qu’une lettre sur le sujet lui a été adressée, rédigée par Hubert Julien-Laferrière, député écologiste, secrétaire de l'Assemblée nationale et membre de la commission des Affaires étrangères et signée par 77 députés Nupes et Renaissance (dont Karim Ben Cheikh, député de la 9e circonscription mais pas Amélia Lakrafi, députée de la 10e).

Cette lettre au président dénonce notamment le sort réservé aux opposants politiques au Bénin, « des centaines d’entre eux sont notamment détenus de manière arbitraire ». La lettre revient particulièrement sur « l’emprisonnement inacceptable de deux figures de l’opposition : l’ancienne garde des Sceaux Reckya Madougou, condamnée à vingt ans de prison, et le constitutionnaliste Joël Aïvo, condamné à dix ans de prison. Tous deux sont aujourd’hui détenus depuis un an et demi dans des conditions indignes et dégradantes après deux parodies de procès tenus en une seule journée et où aucune preuve n’a été fournie par la justice. »

« Pas d’opposants béninois emprisonnés » assure le président Patrice Talon

La réponse du gouvernement béninois ? « Personne n'est détenu au Bénin pour son opinion politique, mais des gens sont détenus pour avoir agi, pour avoir commis des délits et des crimes dans le champ politique. C'est vrai » a affirmé Patrice Talon. Emmanuel Macron, lui, est resté silencieux sur cette question, note France 24.

 

 

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