Le jeune auteur palestino-danois Yahya Hassan est décédé le 29 avril dernier à Aarhus à l’âge de 24 ans. Les causes de sa mort ne sont pas connues.
Ses parents avaient immigré au Danemark depuis la Palestine dans les années 80. Yahya Hassan a eu une jeunesse difficile dans une banlieue défavorisée évoluant dans un milieu musulman traditionaliste. À l’âge de 13 ans, il est placé dans des institutions pour mineurs en difficultés. Il y découvre le rap et commence à écrire des textes qui se transforment bientôt en poèmes.
En 2013, alors qu’il n’a que 19 ans, ses premiers textes sont publiés sous forme de recueil portant le titre de Yahya Hassan, par la maison d'édition danoise Gyldendal.
Ses poèmes sont très autobiographiques et portent toute la violence que le jeune homme a en lui.
L’auteur y critique sa famille, l'hypocrisie de certains musulmans récemment installés au Danemark, l’hyper religiosité, les fraudes aux aides sociales et ce dans une langue des jeunes des quartiers.
Le succès est immédiat et le livre obtient plusieurs prix littéraires. Alors qu'il n'a été imprimé dans un premier temps qu'à 800 exemplaires, les ventes dépassent désormais les 150 000 au Danemark.
Mais les réactions de son propre milieu ne se font pas attendre et sont violentes. Il est menacé de mort, agressé, blessé. Les autorités danoises lui assurent alors une protection. Yahya a aussi fait souvent la Une des médias pour ses prises de position, ses incartades en politique et ses problèmes judiciaires.
Son second recueil a été publié au Danemark en novembre 2019, Yahya Hassan II.
L’éditeur français Au Diable Vauvert préparait la sortie en France de son premier recueil de poèmes prévue en novembre 2020.
Yahya Hassan lisant son poème Enfance, le 21 octobre 2013 :
Sous-titres : Courrier international