Vendredi 2 août, lors d'une conférence de presse à Bonn, trois opposants russes délivrés (Vladimir Kara-Mourza, Andreï Pivovarov et Ilia Iachine) ont pris la parole concernant leur récente libération.
La veille, les trois hommes étaient arrivés à bord d’un avion gouvernemental allemand, avec d’autres prisonniers. Un accord a permis la libération de 16 personnes détenues en Russie et au Bélarus, en échange de huit Russes incarcérés aux États-Unis, en Allemagne, en Pologne, en Slovénie et en Norvège, ainsi que de deux enfants d’un couple d’espions.
Les trois hommes n’ont cependant pas hésité à exprimer leur désapprobation concernant les conditions de cet échange historique entre Moscou et les pays occidentaux susmentionnés. Ils ont sous-entendu qu'ils préféraient rester des ennemis du Kremlin emprisonnés dans leur pays d'origine, afin de ne pas donner la possibilité à Poutine de se servir de cet échange pour se débarrasser d'opposants gênants. Kara-Mourza et ses compagnons ont dénoncé les conditions de leur expulsion forcée et souligné le risque que ce précédent crée. Ilia Iachine, a notamment averti que l'échange d'innocents contre un agent du FSB, Vadim Krassikov, pourrait inciter Poutine à de nouvelles prises d'otages. Les anciens détenus ont décrit les tortures physiques et psychologiques subies en détention, et ont souligné le nombre important d’innocents toujours emprisonnés en Russie.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a reconnu la difficulté de cette décision, fortement critiquée en Allemagne. Le Kremlin quant à lui a confirmé que plusieurs Russes libérés étaient des agents des services de renseignement.
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