Édition internationale

ATTENTAT - 18 personnes sous les verrous

Écrit par Parler Darija
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012
Une semaine après l'explosion mortelle du cybercafé de Casablanca, l'enquête continue avec la découverte de 300 kg de composants d'explosifs puis l'arrestation de 18 personnes supposées complices. Six autres sont toujours recherchées par la police

L'explosion "imprévue"qui a provoqué, dimanche 16 mars dans le quartier populaire de Sidi Moumen, la mort du kamikaze Abdelfettah Raydi, 23 ans, qui portait les explosifs sous ses vêtements et fait quatre blessés, a sans doute évité un autre carnage. Les enquêteurs ont découvert la semaine dernière dans une chambre du quartier voisin de Moulay Rachid, 300 kg de composants d'explosifs que le kamikaze mort et son complice toujours hospitalisé à Casablanca, Youssef Khouidri, 18 ans, entreposaient à quelques mètres du commissariat du quartier... 18 personnes en relation directe avec les deux kamikazes ont été arrêtés à ce jour, et six autres sont toujours recherchées par la police, suite notamment aux aveux de Youssef Khouidri.
Le ministère de l'intérieur a annoncé en fin de semaine dernière que la thèse redoutée d'une préparation d'attentats dans des établissements publics, dont certains touristiques, se confirmait. Toujours selon le ministère que cite Aujourd'hui daté d'hier, "la cellule de Abdelfettah Raydi était entrée en action depuis le mois de novembre dernier. Quelques-uns de ses membres mettaient les points finaux à la préparation d'actes terroristes à Casablanca où ils avaient loué une chambre pour la fabrication de bombes artisanales à base de matériaux explosifs identiques à ceux utilisés lors des attentats du 16 mai 2003".
Le funeste plan aurait donc été heureusement "contrarié"par l'incident du cybercafé de Sidi Moumen, quartier où résidaient Abdelfettah Raydi et Youssef Khouidri. Les 18 prévenus devaient être présentés hier au procureur général du Roi à la Cour d'appel de Rabat.
Didier BOUVILLE. (www.lepetitjournal.com - Casablanca) mardi 20 mars 2007

Lu dans la presse marocaine : une jeunesse sans espoirs...
La presse marocaine se fait chaque jour l'écho de l'évolution de l'enquête. Certains éditorialistes s'interrogent par exemple sur la grâce royale qu'avait bénéficié en novembre 2005, Abdelfettah Raydi, alors qu'il purgeait une peine de cinq ans de prison ferme en lien avec les attentats de mai 2003. "Il est grand temps, à la lumière des événements de cette semaine, de définir une véritable politique carcérale, (...) ayant pour objectif final de réprimer, certes, mais aussi de réduire la criminalité"insiste un éditorial de l'Economiste. "Dans le cas présent, où l'opinion publique se sent agressée par les terroristes, l'Etat ne doit en aucun cas donner une impression d'incohérence et d'indécision"ajoute t-il.
La Nouvelle Tribune se penchait la semaine dernière sur la vulnérabilité d'une jeunesse endoctrinée, et sans espoirs, cherchant son salut vers la sauvagerie et la barbarie. Ce journal a même osé parlé de "défaillances du gouvernement"en matière de communication citoyenne notamment. "Il n'y a point de débats idéologiques capables d'éclairer la jeunesse, de l'orienter, pour qu'elle ne soit pas facilement manipulable" fustige le journal, alors que tous les toits du pays sont couverts de paraboles de télévision captant des centaines de chaînes...
Personne n'excuse les actes terroristes mais comme le souligne le chercheur en sciences sociales, le docteur Guessous Chakib toujours dans La Nouvelle Tribune, "ce n'est pas le paradis seul qui suffit à convaincre une personne de s'exploser. Pour franchir l'infranchissable, il ne faut rien avoir à perdre, et les individus en question n'avaient plus rien à perdre". Même pas leurs jeunes vies...
D.B (www.lepetitjournal.com - Casablanca) mardi 20 mars 2007
parler darija
Publié le 20 mars 2007, mis à jour le 13 novembre 2012
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