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40.000 filles mineures mariées au Maroc, une hausse « alarmante »

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Écrit par Alhéna Domela
Publié le 18 avril 2019, mis à jour le 19 avril 2019

Malgré l’interdiction de l’union des mineurs au Maroc, le nombre de dérogations au Code de la famille mais aussi les recours au mariage coutumier ne cessent d’augmenter. Les associations féministes et de défenses des droits de l’Homme réclament de véritables changements dans la loi marocaine.

L’âge minimum légal du mariage est passé de 15 à 18 ans en 2004. Ainsi, le Code de la famille interdit depuis 15 ans l’union des mineurs. Plus de 40.000 filles mineures ont pourtant été mariées en 2018 au Maroc. Une situation signalée par Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH). Comment expliquer un tel chiffre ?

Le Code de la famille peut faire l’objet de dérogations. Le parent ou le représentant d’un enfant peut en effet demander une autorisation pour un mariage. C’est ensuite le juge de la famille qui décidera d’accorder ou non le droit à l’union du mineur. L’année dernière, plus de 25.000 dérogations légales ont été approuvées. 99% d’entre elles concernent des filles de moins de 18 ans. Sans recours juridique possible, elles sont soumises à la décision du juge.

Le mariage de filles mineures se perpétue également du fait des mariages coutumiers. Une pratique courante pour beaucoup de Marocains, installés dans des régions rurales et éloignés. Alors que ce mariage n’a aucun cadre légal, il peut cependant être reconnu par le Code de la famille.

Mariage mineurs Maroc

« Le sujet est compliqué »

En 2007, plus de 38.000 demandes d’union de mineurs ont été autorisées, soit 2000 de moins qu’en 2018. Le ministre de la justice Mohamed Aujar qualifie cette augmentation d’ « alarmante ». Les associations féministes et de défenses des droits de l’Homme demandent la fin des dérogations et le rétablissement de la norme. Mais « le sujet est compliqué », selon le ministre, et nécessite du temps car « la société politique est traversée par un courant très conservateur, c’est un fait à prendre en considération ».

Photo Alhéna Domela (1)
Publié le 18 avril 2019, mis à jour le 19 avril 2019

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