Mercredi une marche de grande ampleur en soutien à Critisna Kirchner est organisée pour l'accompagner jusqu'à Comodoro Py. Depuis l'annonce de sa condamnation, les péronistes se réunissent dans les rues. Retour sur la mobilisation du 11 juin 2025.


un reportage de Chloé Roulet
Des rassemblements depuis mardi 10 juin
Depuis le 10 juin et l’annonce des condamnations visant Cristina Kirchner, des centaines de militants péronistes font des aller-retours entre la faculté UBA de Sciences Sociales et la calle San José où se trouve l’appartement de l’ancienne présidente. 220 mètres séparent ces deux lieux pris par les manifestants. Fanfares, parrillas, stands militants se sont installés sur le chemin. Ana, étudiante en communication de 21 ans, s'arrête pour acheter un tee-shirt à l'effigie de l’ex-présidente. Pour elle, il ne faut pas forcément être pro-Kirchner pour protester. L’étudiante soupçonne une action plus politique que juridique "c’est terrible ce qu’il se passe, la justice n’est pas indépendante du pouvoir exécutif. Il s’agit clairement d'une proscription politique." Elle compte dormir près de l’appartement de Cristina Kirchner, dans la faculté de Sciences Sociales. Devant la UBA, une banderole écrit en rouge majuscule “FACULTÉ OCCUPÉE” couvre le portail d’entrée. “Non à la proscription” Comme la majorité des universités publiques de la capitale, ce mercredi 11 juin, la UBA est bloquée en soutien à Kirchner, mais pas que, on peut également lire "En défense de l'université publique contre les attaques de Milei."

L’université publique en grève
Avant le verdict de Kirchner, la Confederación Nacional de Docentes Universitarios (Confédération nationale des enseignants universitaires, CONADU) avait appelé dans un communiqué officiel à une grève de 48h à partir du mercredi 11 juin "pour protester contre la perte brutale du pouvoir d'achat des salaires." La CONADU explique "aujourd’hui, les salaires des enseignant·es sont inférieurs au seuil de pauvreté, avec plus de 100 % d’écart entre l’inflation et les hausses salariales. Nous perdons l’équivalent d’un salaire complet tous les trois mois." En plus de la dévalorisation des salaires, elle dénonce le manque de matériel et le blocage des négociations. En clair, les professeur·e·s universitaires accusent le gouvernement actuel de désinvestir drastiquement l’éducation publique. Ils et elles réclament "une augmentation salariale immédiate, la réouverture immédiate des conventions collectives et la fin des coupes budgétaires dans les universités publiques." Le personnel enseignant rejoint donc la journée de grève intersyndicale qui secoue la capitale.

Plaza de Mayo : le rendez-vous de toutes les luttes
La rue de l’ancienne présidente et les facultés publiques ne sont pas les seuls théâtres des mobilisations. Ce mercredi, des rassemblements se sont également formés à Plaza Congreso et Plaza de Mayo. Comme tous les mercredis, les retraités continuent de manifester pour réclamer une hausse des pensions et un meilleur accès à la santé. En juin 2025, près de 70 % des retraité·e·s gagnent une retraite en dessous du seuil de pauvreté. En ce jour de grève intersyndicale, ils et elles se sont donné·e·s rendez-vous à Plaza de Mayo. Manifestants péronistes, enseignants universitaires, retraités… Un autre groupe a rejoint la mobilisation : le personnel de l'hôpital public Garrahan. Depuis décembre 2024, les subventions pour l'hôpital sont gelées, entraînant une baisse conséquentes des salaires et des conditions de travail dégradées. Un peu plus tard dans l'après-midi, des militants palestiniens se sont unis au rassemblement. Drapeaux de la Palestine à la main, ils et elles dénoncent la visite officielle du Président Milei en Israël. Une grande manifestation en soutien à la Palestine est prévue ce dimanche 15 juin. Ana, se trouve aussi à Plaza de Mayo, aux côtés des retraité·e·s et du personnel soignant. "C’est important d’unir les luttes. Avec le pouvoir de chacune, on peut faire un plus grand impact."

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