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Cédric : rencontre avec un PVTiste en temps de pandémie

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Écrit par Cécile Chênerie
Publié le 7 octobre 2020, mis à jour le 8 octobre 2020

Cédric, un normand de 27 ans, a commencé son PVT en Argentine en janvier dernier. Depuis plus de 6 mois, il est en quarantaine à San Carlos de Bariloche. Il revient pour lepetitjournal.com Buenos Aires sur son expérience et ses projets bouleversés par la pandémie.

As-tu obtenu facilement ton PVT ?

Facilement oui, les délais sont rapides : entre 1 mois et 2 mois et cela peut être encore plus rapide en allant directement à l’ambassade d’Argentine à Paris. Il faut faire une première demande avec une copie de tous les documents officiels. Si la demande est validée, il suffit de renvoyer tous les papiers originaux et le passeport. L’ambassade demande en tout une dizaine de papiers : une assurance, une déclaration assurant que tu as suffisamment d’argent sur ton compte, une copie du casier judiciaire, une attestation du médecin et un billet retour même s’il est possible de faire une déclaration attestant que le PVTiste s’engage à quitter le pays lorsque son visa expire. Il faut aussi rédiger une lettre de motivation en français. En Argentine, les quotas de PVT délivrés ne sont jamais remplis donc il est en général facile d’obtenir son visa vacances-travail. Arrivé en Argentine, il faut se rendre dans une ANSE pour demander son numéro de CUILL.  Ces démarches sont gratuites, il faut simplement payer les frais d’envois des documents à l’ambassade.

C’est donc relativement facile mais j’ai aussi fait un PVT en Australie et les choses étaient plus simples encore : tout peut se faire sur internet en une trentaine de minutes, il faut payer 300 euros et le lendemain j’avais reçu mon visa ! Là-bas il n’y a pas de quotas, ils acceptent tout le monde. Ils ne demandent ni billet retour ni assurance, il faut simplement attester d’une somme de 5 000 euros sur son compte bancaire.

Quels sont pour toi les avantages du PVT ?

C’est un visa qui permet de rester relativement longtemps dans le pays, puisque l’on peut être un an sur le sol argentin, mais aussi et surtout c’est un visa qui permet de travailler légalement. En arrivant sur le pays, on reçoit un pack de bienvenue avec une carte Sim, une carte de bus et un plan de la ville, c’est sympa de se sentir accueilli comme ça ! Les Français en PVT ont aussi droits à des tarifs préférentiels normalement réservés aux résidents à certains endroits, comme par exemple au parc national d'Ushuaïa. Le statut de PVTiste permet aussi de faciliter les démarches pratiques nécessaires lorsqu’on s’installe pour un certain temps dans un pays car il permet d’avoir un numéro de CUILL. Ce numéro de CUILL permet par exemple la location d’un appartement ou l’ouverture d’un compte en banque, choses impossibles lorsque l’on est un simple touriste dans le pays.

Pourquoi avoir choisi l’Argentine ?

Je voulais aller en Amérique du Sud puisque j’étais déjà allé du côté de l’Australie et de l’Asie. J’ai hésité entre deux pays, la Colombie et l’Argentine, et j’ai finalement choisi le second. Je me suis dit que l’Argentine était un pays très semblable à l’Europe, qu’il serait plus facile d’y vivre, de s’y intégrer et de trouver du travail, quitte à aller ensuite en Colombie. J’aurais aussi été tenté par le Brésil mais je préférais apprendre l’espagnol puisque je l’ai étudié durant ma scolarité mais que je n’avais pas un très bon niveau avant ce voyage... Et je suis aussi venu parce que j'aime le foot et qu'ici c'est le pays du foot ! 

Quels étaient initialement tes projets ?

Au début de mon voyage, j’ai passé un mois dans la capitale et j’ai ensuite visité le sud du pays. Je voulais retourner à Ushuaïa et aller un peu dans le nord du pays. Dans les grandes lignes, mon projet était de travailler ici et de voyager un peu par périodes dans les pays alentours : Bolivie, Equateur, Pérou, Colombie… Je voulais faire de petits jobs alimentaires, déjà parce que le blocage de la langue complique le projet de trouver un travail dans mon domaine, et parce que je voulais pouvoir être libre de partir visiter d’autres pays sans être engagé durablement dans une entreprise. Pour moi, le PVT était une manière de pouvoir travailler pour gagner un peu d’argent et financer mes voyages, pas un moyen de trouver un travail fixe en lien avec ma vie professionnelle. Bien sûr, tous ces projets ont été complètement modifiés avec la pandémie…

As-tu trouvé l’intégration en Argentine difficile ?

Comme je l’ai dit plus tôt, je trouve que l’Argentine est un pays similaire sur beaucoup de points à l’Europe, il y a relativement peu de différences culturelles et donc on se sent rapidement dans un contexte familier. La langue espagnole était bien sûr limitante pour moi au début, mais ça revient assez vite, d’autant plus que j’ai passé toute la quarantaine avec entre autres des Argentins. Il n’y a pas de secret, pour progresser dans la langue il faut rester avec des locaux et pratiquer ! Sinon de manière générale les Français sont appréciés et les Argentins sont des gens très accueillants donc je n’ai pas trouvé l’intégration difficile.

Tu es donc en quarantaine depuis plus de 6 mois, comment vis-tu ce confinement extrêmement long ?

Je ne le vis pas si mal que ça, il y a pire que ma situation même si je trouve ça très long ! J’ai la chance d’avoir pu louer une très belle maison avec des Français et des Argentins rencontrés au tout début de la quarantaine dans l’auberge de jeunesse où nous étions. Avec cette pandémie, les propriétaires baissent énormément le prix des locations car il n’y a pas de touristes et on a donc pu partir de l’auberge de jeunesse pour louer une maison vraiment superbe ! La vie est donc relativement peu chère, et je suis avec des gens avec qui je m’entends bien, ce qui rend l’attente plus facile que si j’étais seul. En plus de ça, la quarantaine s’est adoucie à San Carlos de Bariloche comme dans toute l’Argentine et on a donc pu aller skier ! Je ne pensais pas rester si longtemps ici, mais on ne sait jamais comment les choses vont évoluer, donc chaque mois je recule mon départ d’un mois, et finalement je suis toujours ici !

Et que projettes-tu de faire pour la suite ?

Il est toujours difficile de répondre à cette question ! Si à la fin de l’année la situation n’est toujours pas débloquée je vais sans doute rentrer en France ou essayer d’aller dans un autre pays, par exemple le Brésil. Je ne me vois pas rester un an enfermé, et en plus mon visa va s’expirer, même si la durabilité des visas va sans doute être modifiée au vu de la pandémie.

Qu’est-ce que tu aimes le plus en Argentine ?

Les premières choses qui me viennent en tête sont des spécialités culinaires ! La viande ici n’est pas chère en comparaison de la France et c’est un vrai régal, j’adore cette culture de l’asado. Le vin est aussi très abordable et très bon, et comme je suis à San Carlos de Bariloche j’ai envie de citer les chocolats puisque c’est la spécialité de la ville ! Et bien sûr, le maté !

 

Un mot en argentin pour finir ?

Viva Argentina ! Et che boludo aussi (rires)

 

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