Le 16 mai 2024, le ministère de Patricia Bullrich, assignée à la sécurité, a publié un communiqué annonçant la mise à l’agenda d’un nouveau projet de loi sur la légalisation des armes à feu au Congrès, une victoire pour le président argentin Javier Milei qui s’était à l’époque défini comme un “anarcho-capitaliste libertaire”. Si certains voient en ce projet un simple outil de contrôle du commerce d’armes illégales, d’autres s’alarment. Faute de majorité parlementaire, le gouvernement de Javier Milei devra bientôt convaincre le Congrès.


Un nouveau projet de loi soumis au Congrès sur la légalisation du port d’armes à feu
Véritable enjeu de la précédente campagne du président argentin Javier Milei, la libéralisation du port d’armes à feu devrait être votée ces prochaines semaines au Congrès. Lors d’un communiqué publié le jeudi 16 mai, le ministère de la sécurité commençait par un constat national : “En Argentine, il y a plus de 800.000 armes à feu en possession irrégulière”.
Face à cela, la ministre Patricia Bullrich, en collaboration avec le président Javier Milei et le chef de cabinet Nicolás Posse, a alors présenté un projet de loi permettant “de disposer d'un registre des armes transparent et complet, avec des procédures modernes, qui permettra aux Argentins qui souhaitent avoir des armes chez eux de le faire légalement, tout en poursuivant la lutte contre les criminels qui, avec des armes illégales, mettent en danger la vie de tous les Argentins.” Pour rappel, un débat de campagne avait opposé l’actuel président de la République à sa désormais ministre de la sécurité, cette dernière assurant à l’époque que “si les armes sont libérées, les enfants seront massacrés dans les écoles”.
Un autre point est abordé par le communiqué : celui du maintien du “programme national de remise volontaire d'armes à feu, qui consiste en la remise anonyme d'armes en vue de leur destruction ultérieure, sans conséquences juridiques pour ceux qui le font”. Ce projet, créé en 2006, avait permis de récupérer 300.000 armes et 1.3 million de munitions sur une période de 10 ans.
Légalisation du port d’armes à feu : une mesure qui inquiète
Divers politiques et citoyens se sont exprimés suite à la publication de ce communiqué. Parmi ces derniers, le secrétaire du Comité provincial pour la mémoire Roberto Cipriano a déclaré que “l'insécurité n'est pas un problème qui sera résolu par la libération du port d'armes, il s'agit de mettre en pratique d'autres politiques, ce n'est qu'une question de discours de droite” et que “cela ne ferait qu’engendrer plus de violence”. D’autres zones d’inquiétudes ont été mises en avant, notamment sur la question des féminicides perpétrés dans 24% des cas par des armes à feu en Argentine.
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