Après avoir gagné trois médailles lors des JO 2020, l’Argentine espère revenir des Jeux Olympiques de Paris avec de nouvelles médailles. Néanmoins, face à la crise économique sans précédent du pays, les athlètes sont pessimistes et évoquent des contraintes démesurées. Ce ne sont plus seulement les Jeux Olympiques qui sont remis en question, mais toute l’organisation sportive du pays et l’avenir des clubs.
La crise économique : le frein de trop pour les athlètes ?
Depuis l’arrivée de Javier Milei au pouvoir, l’Enard, entité de la haute performance, est en difficulté. Alors que son budget alloué représentait 1% des factures de téléphonie du pays jusqu’en 2017, il n’existe désormais plus de corrélation, et son budget réel diminue un peu plus chaque année. En 2024, le gouvernement du président ultralibéral a gelé leurs prix au niveau de 2023 alors que l’inflation annuelle atteint presque les 300%.
Les conséquences sont désormais multiples et se répercutent dans tous les domaines.
En natation, la nageuse Macarena Ceballos a récemment avoué ne pas pouvoir s’entraîner dans la piscine de Buenos Aires pour cause de… pompe de chaleur en panne ! Ne pouvant pas s’entraîner dans une eau glacée, celle-ci doit conduire chaque jour 3h30 pour se rendre dans un autre lieu adapté, un véritable obstacle pour la qualité de ses performances.
En judo, la médaillée d’or aux JO de 2016 Paula Pareto a, quant à elle, renoncé à son revenu d'entraîneur après que le gouvernement a annoncé réduire son support financier à seulement 4 judokas, contre 18 auparavant.
En volleyball, le constat est le même. Pour ses quatrièmes Jeux Olympiques, le joueur De Cecco a exprimé son regret : "Aujourd'hui, le mauvais l'emporte sur le bon, mais nous devons le supporter car nous n'avons pas d'autre endroit où nous entraîner. Nous continuerons à nous entraîner là-bas, dans le froid, dans la chaleur, sans eau chaude, avec tous les défis".
Le grand absent de l’équipe argentine : Lionel Messi
Coup de tonnerre dans le milieu du football argentin, “El Pibe” Lionel Messi, a annoncé ne pas pouvoir être présent lors des JO 2024. L’octuple ballon d’or s’est justifié en rappelant son engagement auprès de l’Inter Miami et sa participation à la Copa America. "À cet âge, je ne suis pas non plus capable de tout jouer, je dois bien choisir les moments, ce serait trop de faire deux tournois d’affilée. J’ai eu beaucoup de chance de participer aux Jeux olympiques et de les gagner. J’espère que tous les jeunes qui y vont l’apprécieront et qu’ils le vivront pleinement, parce que c’est spécial et différent de tout." a-t-il ajouté.
L'inquiétude des athlètes face à un avenir incertain
Le départ du comité olympique d’Argentine se fera dans une ambiance particulière et incertaine quant aux futures mesures à prendre. Aujourd’hui, 1.200 athlètes et entraîneurs disposent de financements octroyés par l’État, ceux-ci n’excédant pas 325.000 pesos par mois (300€). Le directeur du comité olympique argentin Walter Pérez s’est exprimé à ce sujet et a assuré “qu’il faudra revoir la forme à adopter pour obtenir plus de fonds pour tous les athlètes”. Face aux plaintes du milieu sportif, le sous-secrétaire du Sport Julio Garro s’est exprimé sur X, considérant qu’ils “occultaient et minimisaient les efforts fournis par l’État”. Aucune solution n’a été proposée par le gouvernement pour l’instant, malgré une baisse des inscriptions des enfants en club, pour raisons financières.
Sur le même sujet
L'annuaire 
