CARICATURE - "La théorie en Argentine, les travaux pratiques en Espagne, en Grèce et à Chypre"

Cette caricature de Daniel Paz et Rudy, publiée par le quotidien Página 12, met en parallèle des rencontres à laquelle certains partisans du néolibéralisme étaient invités et la crise qui affecte particulièrement certains pays d'Europe.
" - Les théoriciens du néolibéralisme se sont réunis à Rosario.
- J'aime mieux ça? la théorie en Argentine et les travaux pratiques en Espagne, en Grèce et à Chypre".
La théorie?
Cette caricature fait allusion à un séminaire, intitulé « Amérique latine : "défis et opportunité" » à laquelle participaient certains partisans du néolibéralisme. Cette rencontre s'est tenue du 9 au 12 avril à Rosario dans un premier temps, puis à Buenos Aires.
Les invités comptaient notamment le prix Nobel de littérature 2010 et écrivain péruvien, Mario Vargas Llosa, et l'ancien Premier Ministre espagnol, Jose Maria Aznar.
Les traces laissées en Argentine par la politique libérale menée dans le pays à la fin du 20e et au début du 21e siècle, à laquelle la crise majeure survenue fin 2001 est généralement attribuée, n'ont évidemment pas laissé une bonne image de tout courant du libéralisme chez la plupart des Argentins.
? et la pratique
Les conséquences de cette crise se font encore sentir aujourd'hui dans l'économie et la société argentine. Après quelques années de reprise spectaculaire celles-ci souffrent en plus des effets de la crise mondiale et de problèmes internes.
Si les idées néolibérales ont rarement bonne presse ici, leur mise en pratique est encore plus redoutée et la tentation du protectionnisme est donc grande. La crise affectant les pays européens, en particulier la Grèce, l'Espagne et Chypre, ainsi que les solutions proposées pour en sortir sont donc attentivement suivies en Argentine.
Le pays vit par ailleurs toujours sous la menace des fonds spéculatifs, n'ayant pas accepté la décote des titres de la dette argentine après la crise de 2001. C'est ainsi qu'au mois de mars la Présidente Cristina Kirchner a fait escale à Rabat avant de se rendre au Vatican. Elle a fait usage d'un avion de location pour rendre visite au nouveau Pape. Le but était apparemment, avec l'accord du Roi Mohamed VI, de laisser Tango 01, l'avion présidentiel, au Maroc, pour éviter toute tentative de saisie par les fonds spéculatifs en cas d'atterrissage en Italie.
Argentine, Chypre, Vatican, Italie, Maroc, néolibéralisme, protectionnisme, Pape, Roi, Présidente et fonds spéculatifs? si le monde n'est soi-disant plus qu'un village mondial, tout le monde n'est cependant pas de la même paroisse.
Pierre-Olivier Vilain (www.lepetitjournal.com/buenos-aires.html) jeudi 25 avril 2013