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Pollution de l'air : la plus grande menace contre l'Humanité

Une nouvelle étude de l’Institut des Politiques d’Énergies de l’Université de Chicago (EPIC) déclare que la pollution de l'air serait la plus grande menace contre l'humanité, tuant 3 fois plus que l’alcool ou les eaux insalubres et 5 fois plus que les accidents de voitures.

un ciel pollué à Delhi en Indeun ciel pollué à Delhi en Inde
Un ciel pollué à Delhi - Wikimedia commons Prami.ap90
Écrit par lepetitjournal.com Bombay
Publié le 4 septembre 2023, mis à jour le 19 décembre 2023

Ecoutez l'info du jour : 

 

Un dangereux manque de données sur l’impact de la pollution, particulièrement en Asie

L'étude  de l’Institut des Politiques d’Énergies de l’Université de Chicago (EPIC), qui calcule l'impact de la pollution de l'air sur l'espérance de vie, met l’accent sur le manque de statistiques et d'études existantes sur les effets à long terme de la pollution de l'air par les particules. En Asie, en dehors de la Chine, seules 8 études épidémiologiques ont été effectuées, dont une seule dans le pays le plus peuplé au monde, l'Inde, contre une soixantaine d'études dans les pays occidentaux. Or ces études sont fondamentales pour l’établissement de normes nationales sur la qualité de l’air et leur ajustement au fil du temps.

 

L’Asie du Sud, région la plus touchée par les effets de la pollution atmosphérique

L’Asie du Sud abrite les quatre pays les plus pollués du monde et près d’un quart de la population mondiale. Au Bangladesh (pays le plus pollué au monde), en Inde, au Népal et au Pakistan, les données AQLI révèlent que les résidents perdront en moyenne environ 5 ans d’espérance de vie si les niveaux de pollution persistent. Ils seraient exposés à des niveaux de pollutions particulaires 51,3 % plus élevés qu’au début du 21e siècle.


Depuis 2013, 59 % de l’augmentation de la pollution de l'air dans le monde proviendrait uniquement de l’Inde. À l'opposé, depuis cette même année qui a marqué le début de la "guerre contre la pollution" entreprise par le gouvernement chinois, le niveau de pollution de la Chine a décliné de 42,3 %. Selon les données du gouvernement indien, la pollution par les particules serait 10 fois supérieure aux normes de l’OMS.

Les plateaux du nord de l’Inde, qui abritent près d’un demi-milliard d’habitants (38,9 % de la population indienne), seraient la région la plus polluée au monde et la population perdra en moyenne 8 ans d’espérance de vie si les taux de pollution atmosphérique continuent d’y augmenter au même rythme.

La capitale, New Delhi, mégapole la plus polluée au monde, est à un niveau 25 fois supérieur aux recommandations de l’OMS, et ses habitants pourraient perdre 11,9 années de vie. L’État du Maharashtra, avec ses 204,2 millions d'habitants, a subi une augmentation des taux de pollution de 76,8 % depuis les années 2000.

 

Les raisons d’une telle pollution en Inde et dans le monde

Pour les scientifiques ayant effectué l'étude, ces taux de pollution sont facilement explicables par l’industrialisation, le développement économique et la croissance démographique de ces 20 dernières années. La demande énergétique a explosé et il y a quatre fois plus de véhicules sur les routes.

 

Un embouteillage à Mumbai en Inde
Un embouteillage à Mumbai - Wikimedia commons Lakun.patra


 

L'étude salue cependant les efforts de l’Inde dans sa lutte contre la pollution

Malgré cela, l'étude souligne les efforts de l’Inde pour agir et réduire sa pollution. En effet, depuis 2019, le gouvernement de Narendra Modi a déclaré une guerre contre la pollution. Il a développé un "Programme national pour la qualité de l’air (PNAC)" dans le but de réduire d'ici 2024 les niveaux de pollution par particules de 20 à 30 % par rapport au niveau de 2017. En 2022, le gouvernement a même revu son objectif PNAC à la hausse, visant une réduction d’ici 2026 de 40 % des niveaux de pollution particulaire dans 131 villes non côtières

Si les objectifs sont atteints, les habitants de Delhi gagneront 4,4 années d'espérance de vie. 

 

Le saviez-vous ? Les normes de qualité de l'air de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) et de l'Inde diffèrent en termes de seuils pour divers polluants. Par exemple, en ce qui concerne les particules en suspension PM2.5, l'OMS recommande un niveau maximum de 10 µg/m³ en moyenne annuelle contre 40 µg/m³ pour l'Inde. Les différences sont similaires pour d'autres polluants tels que le dioxyde de soufre (SO2) et l'ozone (O3). 

 

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