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Vers plus de transparence pour les banques de Birmanie

ATM Banque consolidation en BirmanieATM Banque consolidation en Birmanie

La Birmanie compte officiellement 31 banques – 27 privées et 4 détenues par l’Etat, même si cette distinction n’est pas si simple puisqu’un établissement comme Innwa, considéré comme privé, appartient à la Myanmar Economic Corporation, donc de fait au ministère de la Défense – ce qui est beaucoup trop pour la taille de son économie. Il existe donc une « logique économique » à ce que des fusions, des achats, des absorptions et des faillites animent ce secteur financier dans le futur. Et dans un futur assez proche, pronostiquent les spécialistes, maintenant que la Banque centrale de Birmanie (BCB) a édicté de nouvelles règles ouvrant la porte à ce processus de consolidation. En mars dernier, la banque a émis des critères impératifs de compétences pour devenir directeur d’une banque, s’est adjugé le droit d’approuver ou de rejeter les nominations de directeur, a imposé qu’au moins un membre du conseil d’administration soit un indépendant et exigé un audit externe des comptes chaque année. Des mesures qui tendent vers une meilleure gouvernance des entreprises, un meilleur contrôle par leurs actionnaires, leurs partenaires et par l’Etat et une politique de prêts et d’investissement plus transparente. Les principales banques du pays, et surtout les individus qui sont leurs actionnaires majoritaires, ont longtemps lutté par tous les moyens pour éviter puis retarder l’arrivée de cette transparence qui sera préjudiciable à beaucoup d’entre eux, car il va peu à peu falloir justifier la provenance de certains fonds ou l’octroi de certains prêts, ce qui ne sera pas toujours simple pour tous.

Mais pour le développement du secteur bancaire et de l’économie birmane en général, c’est particulièrement positif, affirment tous les experts internationaux en finance et en économie qui se trouvent en Birmanie… et qui travaillent déjà pour certains au sein de certaines de ces banques, les préparant pour la bataille commerciale et financière qui arrive. « La prochaine étape, c’est le nettoyage comptable, se débarrasser des mauvais crédits, mettre tous les livres de comptes aux normes internationales, mettre de la transparence a tous les niveaux. C’est le seul moyen d’attirer des partenaires financiers extérieurs au pays », analyse l’un de ces spécialistes. Ce qu’un autre corrobore : « la clef de tout système financier sain, c’est la transparence des comptes et de la gouvernance. Les investisseurs existent, sont prêts et attendent. Ils attendent de voir qui est fiable ou pas. Une fois qu’ils sauront, ils apporteront des capitaux considérables à ceux qui sont les plus vertueux et la consolidation se fera en faveur de ces derniers. Résister à cela, c’est disparaître ».

La nouvelle loi sur la finance de mars 2019 autorise en effet des investisseurs étrangers à prendre jusqu’à 35% de part dans un établissement financier de Birmanie. Et la Direction des entreprises et de l’investissement (Dica) tout comme la Commission des marchés financiers ont entrepris en collaboration avec l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) la rédaction d’un Code de bonne conduite et de bonne gouvernance qui reposera sur la loi sur les entreprises, sur la loi sur la finance et sur des principes de transparence, de responsabilité et de vérification. « Le cadre se met progressivement en place, constate un financier, et si l’on se fonde sur les expériences de libéralisation vécues dans d’autres pays, il va falloir un moment de latence avant qu’il ne produise ses premiers effets et ensuite les reformes porteront et la consolidation sera lancée ».

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Publié le 8 octobre 2019, mis à jour le 8 octobre 2019

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