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Une centaine de personnes hospitalisées après un repas collectif

Les victimes de l'intoxication alimentaire en soin à l'hopital de Ngapudaw, en BirmanieLes victimes de l'intoxication alimentaire en soin à l'hopital de Ngapudaw, en Birmanie
Les victimes de l'intoxication alimentaire en soin à l’hôpital de Ngapudaw
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 29 décembre 2019, mis à jour le 29 décembre 2019

Si pendant à l’époque de Noël et de nouvel an, la nourriture tient un rôle prépondérant dans les les fêtes des Occidentaux, en Birmanie elle tient ce rôle festif tout au long de l’année, notamment à travers la pratique bouddhiste des donations, qui consiste à offrir un repas à des moines choisis et ensuite à tous ceux qui souhaitent manger gratuitement. Les donateurs espèrent se gagner du mérite à travers cette générosité organisée et obtenir ainsi un meilleur statut lors de leur prochaine réincarnation sur la voie de l’illumination finale.

Le bouddhisme partage toutefois cela avec le christianisme que si certains croyants font preuve d’une réelle dévotion et s’adonnent à une sincère charité, d’autres pratiquants font usage de la religion comme d’un outil de puissance et d’influence, préférant asseoir leur position dans le monde présent plutôt que de la gagner pour le monde à venir. Si certaines donations demeurent plutôt privées, concernant deux ou trois moines, la famille et le voisinage, d’autres sont carrément ostentatoires, concernant des centaines de personnes.

Autre lien entre bouddhisme et christianisme, les pharisiens restent les pharisiens, et si chacun veut de la reconnaissance dans l’ostentation, la plupart préfèrent que cela se fasse à moindre coût. Et donc achète de la nourriture peu chère et bien souvent de faible qualité, et cuisine tout cela sans le soin approprié. Conséquence évidente, l’hygiène est souvent loin d’être optimale et les intoxications alimentaires sont courantes, surtout dans des pays chauds et humides…

Enfin, si la tradition des donations est bouddhiste, il n’est pas rare de voir au moment des fêtes religieuses chrétiennes des birmans chrétiens distribuer de même de la nourriture lors de banquets ouverts à tous, dans un mécanisme de mimétisme culturel.

Et dans les jours précédents Noël, c’est exactement ce qui est arrivé à plus d’une centaine de personnes dans le village de Oakshitkalay, dans la région de l’Ayeyarwady, qui se sont retrouvées hospitalisées après une intoxication alimentaire contractée durant un tel repas le dimanche 22 décembre. Un repas offert par une chrétienne a son voisinage. L’empoisonnement collectif a ainsi amené 116 personnes aux urgences de l’hôpital de Ngapudaw, un établissement absolument incapable de faire face à un tel afflux. Une femme a dû être mise en soin intensif.

« La nourriture consistait en un plat de nouilles frites avec du poulet et du chou. Tous les consommateurs ont été empoisonnés. Et comme le nouvel hôpital de Ngapudaw est achevé mais pas encore en service, il a fallu transférer les lits du nouveau vers l’ancien établissement afin que les patients aient quand même un peu de confort », explique un député élu localement. Des échantillons ont été prélevés pour analyses par la direction de l’alimentation et du médicament et ils ont révélé de forts taux de pesticides, bien au-delà de ce qui est tolérable pour la santé humaine.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 10% de la population de la planète souffre d’une intoxication alimentaire chaque année, et quelque 420 000 personnes en meurent tous les ans.

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Publié le 29 décembre 2019, mis à jour le 29 décembre 2019

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