Le regain de violences dans la région de l'Arakan (Ouest de la Birmanie, à la frontière avec le Bangladesh) entre forces armées gouvernementales et milices armées se réclamant de l'ethnie Rohingyas, qui ont atteint un paroxysme ces trois dernières semaines et fait parler de la Birmanie à l'échelle planétaire, commence à avoir un impact sur la destination du pays tout entier, selon les professionnels du tourisme. U Khin Aung Thun, Vice-président du syndicat du tourisme du Myanmar, a indiqué que de nombreux touristes, dont des groupes, après avoir vu les comptes-rendus faits de la situation dans les médias internationaux, avaient décidé d'annuler leurs réservations. Facteur aggravant : les conseils aux voyageurs diffusés par les gouvernements de plusieurs pays occidentaux et qui, faisant état de la région de l'Arakan, recommandent fortement d'éviter cette région sauf nécessité absolue. Le plus souvent, même si ces conseils prennent soin de faire une distinction entre la région touchée et le reste du pays, les touristes, eux, ont tendance à généraliser ces conseils au pays tout entier. "Quand ils nous contactent, nous insistons bien sur le fait que cela ne concerne que l'État de l'Arakan et que le reste du pays est tout à fait sûr", a indiqué le responsable touristique. Les professionnels se réjouissent toutefois que certaines destinations, situées au Sud de cette région, comme la plage de Ngapali, semblent encore épargnées par ces annulations de dernière minute. Aucun chiffre concernant le taux d'annulation n'a encore été communiqué. "Mais une chose est sûre : plus cette crise durera, plus son impact sera grand sur la destination Birmanie. Nous espérons donc que la situation va rapidement se stabiliser", a commenté Khin Aung Thun. Dans le milieu économique en général, c'est un son de cloche similaire. Alors que se tenait cette semaine à Nay Pyi Taw un Forum mondial de l'investissement en Birmanie, U Aung Naing Oo, Secrétaire Général de la commission birmane des investissements (Myanmar Investment Commission, MIC), s'est voulu rassurant en estimant que jusqu'ici, la crise n'avait pas eu de répercussions néfastes sur les centres économiques majeurs du pays, ainsi que sur les investissements directs, réalisés ou projetés. "La majeure partie des investissements actuels sont situés dans le Sud du pays et off-shore. Donc, pour le moment, il n'y a pas d'impact sur les investissements étrangers directs", a-t-il précisé. Mais cette région d'Arakan recèle aussi plusieurs projets, pour un montant approuvé à un total de quelque 2,8 milliards de dollars US, depuis 2013, a ajouté le responsable birman. "Si, vraiment, la situation était aussi mauvaise qu'on l'entend parfois, alors il n'y aurait pas eu d'investissements dans cette région. Or, dans l'État d'Arakan, les investissements continuent dans le secteur off-shore, pour du pétrole et du gaz, et même des projets hôteliers", a-t-il affirmé. Toutefois, la donne pourrait se modifier si, du fait de la situation dans l'Arakan, la Birmanie faisait à nouveau l'objet de sanctions économiques imposées par la communauté internationale. "Mais je suis confiant du fait que le gouvernement de Myanmar sera en mesure de rétablir la stabilité là-bas, à court terme", a-t-il confié. Vendredi 15 Septembre 2017 (www.lepetitjournal.com/Birmanie)







