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Total reste en Birmanie

Total en BirmanieTotal en Birmanie
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 6 avril 2021, mis à jour le 13 avril 2021

Dans une tribune publiée dimanche 4 avril par le Journal Du Dimanche, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, annonce que son entreprise reste active en Birmanie. Elle va aider financièrement des  associations qui travaillent pour les droits humains en Birmanie.

Mis sous pression par certaines organisations qui réclament à corps et à cris son retrait de Birmanie, le groupe Total a annoncé dimanche 4 avril par la voix de son PDG qu’il allait demeurer en Birmanie et respecter ses engagements contractuels.

Patrick Pouyanné rappelle l’évidence : "Total n’a payé aucun impôt ni taxe à la junte militaire depuis le début de la crise en février, tout simplement parce que le système bancaire ne fonctionne plus”, ce que tout le monde sait dans le pays mais que les adeptes de solutions simplistes à des problèmes complexes préfèrent ignorer. Ensuite, le PDG de Total aborde justement la complexité de la situation de son entreprise en Birmanie : “Notre activité de production de gaz offshore en Birmanie fournit d'une part la moitié de l'électricité des près de 5 millions d'habitants de la ville de Yangon et, d'autre part, alimente l'ouest de la Thaïlande vers laquelle est exporté l'essentiel de ce gaz”. En conséquence, l’entreprise va persister à produire du gaz en Birmanie.

Des millions de Birmans, dont la vie quotidienne est devenue encore plus pénible avec la gestion de l’épidémie de Covid-19 puis la prise de pouvoir par l’armée, seront sans conteste soulagés de savoir que les chaînes du froid nécessaires au stockage des médicaments ou autres denrées sensibles, l’essence des stations services et autres ne vont pas tomber en panne faute d’électricité.

La décision de Total de continuer à produire devrait aussi satisfaire la Thaïlande voisine dépendante de Total comme fournisseur de gaz que la société thaïe PTT rachète et convertit en électricité. Enfin, le dirigeant pose une question simple : Dénoncer le contrat et partir ? Ok, mais alors qui protégera les employés birmans du groupe. Car “compte tenu des pratiques de la junte dans d'autres secteurs économiques, compte tenu de l'importance vitale de cette production de gaz pour l'électricité, nous avons la conviction que la junte n'hésitera pas à recourir au travail forcé. Nous ne pouvons pas envisager de faire courir de tels risques à nos collaborateurs birmans sur place qui nous sont fidèles depuis de longues années”. Fermer Total, c’est en effet prendre le risque de mettre des milliers de gens au centre d’une cible, sachant que les militaires n’ont jamais hésité à tirer pour l’instant...

Pour autant, Total ne va pas rester les bras croisés. Les projets de développement des réserves de gaz découvertes à l’ouest du pays sont mis en attentes, tout comme la campagne de forage de puits de gaz en cours. Et surtout, puisque Total va continuer à payer à l’Etat birman ses quelques 50 millions d’euros d’impôts divers pour rester dans le cadre légal et ne pas nuire à ses salariés, l’entreprise va aussi verser “aux associations qui travaillent pour les droits humains en Birmanie l'équivalent des taxes qu’elle sera amenée à payer effectivement à l'Etat birman."

 

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Publié le 6 avril 2021, mis à jour le 13 avril 2021

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