Après deux éditions à succès, l’Institut français de Birmanie (IFB) organise à nouveau le festival Pix’art sur l’art et le monde numérique. Depuis deux ans en effet, l’Institut Français de Paris et le réseau des instituts français à travers le monde ont décrété le mois de novembre « mois du numérique » et profite de cette labélisation pour présenter des œuvres d’art, susciter des débats, introduire de nouvelles technologies en les mettant à la portée de tous, créer les conditions d’une réflexion sur le monde qui est devenu le nôtre et devient progressivement celui de la plupart : le monde numérique. Cette année encore sera riche, avec notamment la présence de Daphné Le Sergent, artiste franco-coréenne dont le désormais célèbre « Géopolitique de l’oubli » interroge la classe C du vocabulaire imaginé par George Orwell – tient Orwell, un ancien de la Birmanie - dans 1984, le langage technique, à l’heure du data déluge, a l’heure où la malnommée « intelligence artificielle », IA pour les intimes, est supposée tout résoudre, ses promoteurs occultant allègrement qu’il n’existe strictement aucun fonctionnement intelligent dans cette IA et que c’est de l’artificiel à 100%, en fait du traitement de données qui a juste la capacité de traiter beaucoup, beaucoup, beaucoup de données… mais pas de réfléchir dessus ! Daphné Le Sergent met cet artifice en abyme et en montre les limites, elle qui s’exprimait dans une interview en expliquant que souvent « on pense qu'on regarde mais il n'y a rien à voir : on ne fait que projeter son propre film. ».
De projection de film, il sera aussi question bien sûr, avec l’apport du numérique à une projection en public, et puis il y aura Micro-Folie, une exposition d’art interactive développée par le musée des sciences et techniques de La Villette, et un documentaire interactif sur Claude Monet. Un peu de musique là-dessus, sans oublier un débat sur l’information circulant sur les supports numériques et le mois de novembre sera vite passé.