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A peine 40% des Yangonites pratiquent le tri sélectif

tri selectif a Yangon en Birmanietri selectif a Yangon en Birmanie

Voilà déjà sept ans, l’agglomération de Yangon lançait une campagne encourageant au tri sélectif, en demandant aux habitants d’utiliser des sacs de couleurs vertes pour les déchets ménagers humides de toutes sortes, et des sacs bleus pour les déchets secs, comme les bouteilles de plastique ou le papier. Une telle sélection faciliterait à la fois la collecte, le recyclage éventuel des déchets secs, et le stockage, ce dernier point étant celui qui préoccupe aujourd’hui le plus les autorités locales. « La quantité d’ordures ménagères produites dans l’agglomération augmente sans cesse et cela implique de plus en plus de superficie pour le stockage. En outre, les matières humides demandent plus de soin car elles produisent des ‘jus’ [Le lixiviat] avec les masses en jeu et cela peut mettre en danger la santé des habitants de Yangon », explique U Aung Myint Maw, directeur-adjoint du service de Protection de l’environnement et de la propreté.

Chaque jour, les services de l’agglomération collectent plus de 2 300 tonnes de déchets, et cela ne prend évidemment pas en compte les décharges sauvages qui se créent de fait dans la ville, faute de collecte et d’entretien des bennes à ordures fixes, ni la masse énorme de résidus et de rebuts que tout un chacun jette dans les rues et les fossés sans vergogne, y compris dans les zones résidentielles riches, qui sont pourtant les plus nettoyées de la cité. Yangon compte aujourd’hui une population estimée à 5 millions d’habitants, qui croît de manière régulière, et « sans une réaction salutaire et des méthodes de gestion durable, nous allons vers une catastrophe », prévient le haut-fonctionnaire. Qui rappelle que « Htein Pin, la plus grande décharge de l’agglomération, accueille quotidiennement 1 500 tonnes d’ordures ménagères, et la plus petite Dawei Gyaung reçoit 1 000 tonnes par jour. Mais à Htein Pin, il ne reste plus que 12 hectares de disponibles. Que ferons-nous après ? »

« 40% qui utilisent les sacs de couleurs, cela signifie surtout 60% qui ne les utilisent pas », constatent avec une certaine amertume U Aung Myint Maw. Il met donc en garde en affirmant que dès l’année prochaine, la municipalité va commencer à sanctionner ceux qui ne procèdent pas au tri sélectif. Une volonté dont on ne peut que douter tant le problème est profond et absolument insoluble par la rétorsion pure et simple. L’auteur de ces lignes travaille régulièrement avec toutes les organisations de défense de l’environnement sérieuses en Birmanie et il ignorait l’existence de cette campagne en faveur du tri sélectif, comme il ignorait la signification donnée aux couleurs des sacs plastiques. En outre, même si le tri est assuré correctement, les bennes à ordures fixes reçoivent elles les détritus dans un complet chaos, avec souvent des sacs éventrés tout autour car la benne est pleine et la collecte tarde.

La communication de l’agglomération sur la question des ordures ménagères est aussi défaillante que sa gestion du problème, et sanctionner ne créera ni poubelles, ni circuits de collecte adaptés, ni diminution de la quantité de déchets ménagers, ce dernier point étant la clef largement identifiée pour résoudre une partie de la crise du stockage qui sévit désormais partout dans le monde. U Aung Myint Maw reconnaît la nécessité de l’information sur ces sujets et affirme que la municipalité coopère étroitement avec des associations de volontaires pour développer la prise de conscience des citoyens sur l’importance de limiter la production de déchets ménagers. Il négocie aussi actuellement avec les chefs des districts locaux afin que ceux-ci informent les citoyens au niveau local sur la signification des couleurs des sacs et sur la nécessité de pratiquer le tri sélectif.

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Publié le 3 novembre 2019, mis à jour le 3 novembre 2019

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