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Mong La, la cité du vice en Birmanie

Mong La, la cité du vice en BirmanieMong La, la cité du vice en Birmanie
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 17 janvier 2018, mis à jour le 17 janvier 2018

Selon la loi sur les jeux de 1986, les casinos sont interdits en Birmanie. De nombreux casinos opèrent pourtant dans la région de Tanintharyi et dans l'État Shan. Les hôtels de Tachilek, Myawady, Thahtay Kyu dans la région de Tanintharyi et Kawthaung sont particulièrement connus pour leurs casinos illégaux. Récemment, plusieurs ministres des régions de Mandalay et Tanintharyi ainsi que des États Mon, Shan et Kayin ont demandé l’abrogation de cette loi. 

Un des exemples les plus connus est celui de Mong La, à la frontière entre la Birmanie et la Chine. Les maisons de jeux étant aussi interdites en Chine, la petite ville de l’État Shan, attire de nombreux Chinois fortunés qui franchissent la frontière pour assouvir leurs envies illicites dans une vingtaine d’établissements de jeux tape-à-l’œil ouverts 24 heures sur 24, et autres maisons de passes et échoppes d’animaux braconnés. Ici tout s’achète. Les habitants parlent souvent le mandarin et paient tout en yuans. Le jeu se retrouve donc partout dans la rue et même dans les halls d’hôtels mais la prostitution fait aussi partie des "attractions de la ville". Lorsque la nuit tombe sur cette citée hors la loi, de jeunes femmes, souvent chinoises, sont "mises" en vitrine dans de petites maisons éclairées par des néons rouges. Des patrouilles de police passent dans les rues de la ville mais ne prêtent aucune attention aux prostituées et à leurs clients. 

Dans un autre style mais tout aussi interdit, le tristement célèbre zoo de Mong La. C’est une sorte de passage obligé pour les visiteurs chinois. On y trouve des crocodiles, des singes, des ours, des éléphants mais ce pour quoi le zoo est le plus réputé, c’est sa boutique de souvenirs ;  peaux d’ours et de reptiles, colliers et divers bijoux en ivoire, griffes de félins et peaux d’éléphants sont vendus dans ce magasin de produits braconnés.  Au marché, des vendeurs proposent de la viande d’animaux, même ceux en voie de disparition et autres produits dérivés comme les pattes d’ours, les épines de porc-épic, les peaux de tigres, de léopards, de singes et d’éléphants, des pangolins, des dents d’hippopotames, des cornes de rhinocéros blanc d’Afrique, des crânes de calaos à casque rond d’Indonésie… Le commerce se porte bien, en partie parce que beaucoup de chinois prêtent des vertus médicinales à ces produits, sans parler des rituels impliquant des animaux, morts ou vivants, que requièrent certaines croyances. 

Pendant longtemps Mong La fut un village de petites maisons perdues au milieu des champs, souvent de pavots. Lorsque la Birmanie obtient son indépendance en 1948,  la zone devient la base arrière du Parti communiste birman qui était en lutte contre l’État. A la fin des années 80, cette guérilla s’épuise et donne naissance à plusieurs factions dont l’Armée de l’alliance nationale démocratique. Ce groupe de soldats signe en 1989 un cessez-le-feu avec la junte au pouvoir et Mong La et ses environs deviennent officiellement la "région spéciale numéro 4", une zone à part du territoire birman.  Aujourd’hui, le gouvernement birman tente de remettre la main sur sa ville, toujours gouvernée par des rebelles taxant lourdement les jeux d'argent et faisant des casinos leur première ressource financière. Le gouvernement a annoncé son intention de fermer le marché d’espèces sauvages de Mong La avant 2020. Des membres de ce groupe rebelle, à l'instar d’autres mouvements armés du pays, ont été reçus à Naypyidaw afin de négocier un accord de paix mais les négociations n’ont rien donné pour le moment. 

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Publié le 17 janvier 2018, mis à jour le 17 janvier 2018

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