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Malgré des freins, la Birmanie est sur la bonne voie économique

L’économie birmane s’améliore en 2018-2019L’économie birmane s’améliore en 2018-2019
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 25 juin 2019, mis à jour le 25 juin 2019

Après une période difficile entre avril et septembre 2018, la croissance économique s’est stabilisée en Birmanie et devrait atteindre les 6,5 % sur l’année fiscale 2018-19 (avec plus de 6% d’inflation), estime la Banque mondiale dans son rapport semestriel sur la situation économique de la Birmanie rendu public ce mois-ci. La croissance devrait être soutenue par la meilleure productivité des secteurs en cours de libéralisation, comme la vente au détail et en gros, et les assurances. En outre, juge la Banque mondiale, les réformes continues entreprises par le gouvernement devraient restaurer une certaine confiance chez les investisseurs potentiels. Selon la Banque, les gros projets liés aux accords birmano-chinois sur la “nouvelle route de la soie” et les réformes dans les transports, l’énergie et l’industrie sont les facteurs de croissance à court et moyen terme. En revanche, le secteur de l’agriculture est en difficultés car la demande extérieure pour ses productions est en baisse, pas très bon dans un pays au trois-quart rural. En l’état, les investissements directs étrangers (IDE) commencent à peine à revenir, s’élevant pour le premier semestre 2018-2019 à juste 30% des quelque 5,2 milliards d’euros de l’année 2017-2018. De plus, ces perspectives sont fragiles, prévient la Banque, avec à ses yeux deux gros points noirs.

Tout d’abord la production et la distribution d’électricité, toujours aussi défaillantes alors que la demande va automatiquement augmenter avec le développement de l’accès à l’électricité dans le pays. Les estimations donnent un taux de croissance de la demande d’au moins 10% par an jusque 2030, selon la Banque. Et la demande “pic”, le moment où les consommateurs branchent tous en même temps leurs appareils (durant la saison chaude pour les air-conditionnés, par exemple) devrait atteindre 8,6 GW en 2025 et 12,6 GW en 2030, très loin des 3,6 GW actuels... auxquels le gouvernement n’est pas capable de répondre pour l’instant. Aussi la Banque mondiale recommande d’investir dans le secteur au moins 2 milliards d’euros par an, soit le double des dépenses actuelles. Pour répondre à la demande, dit la Banque, “il faut construire pour 5 GW de production sur 6 ans, d’ici à 2025, soit à peu près 3 fois ce qui a été construit sur les 6 ans révolus”. Et la solution de la Banque pour financer cela consiste à augmenter le prix de l’électricité, une mesure hautement impopulaire au vu de la pauvreté des Birmans, la Birmanie étant le pays de l’Asean où le PIB/habitant est le plus faible, à peine plus de 1000 euros par an.

Au regard de l’autre gros point noir, il n’est de toute façon pas certain que le gouvernement soit capable de mener à bien cette tâche. La Banque mondiale pointe en effet les difficultés des autorités à effectuer les dépenses allouées. Les données disponibles indiquent en effet que ces dépenses sont actuellement 20% en deçà de ce qui est prévu au budget 2018-19. En cause, et là la Banque mondiale observe un silence pudique, des procédures de décision souvent lourdes et lentes où certains dirigeants veulent tout contrôler, l’absence de transparence de nombre de procédures publiques, une administration peu efficace et encore fort peu au service de l’intérêt des citoyens, le manque de ressources humaines... En gros, des limites systémiques qui empêchent la mise en œuvre rapide et efficace des décisions prisent et financées. Comme le déclare un expert indépendant, “le gouvernement a été bien trop lent à décider les réformes nécessaires. Maintenant il court après le temps, même s’il va dans la bonne voie”.

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Publié le 25 juin 2019, mis à jour le 25 juin 2019

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