Depuis son inauguration, début mai 2017, le gigantesque oléoduc reliant l’État d’Arakan (Birmanie) à la province chinoise du Yunnan a permis à la Birmanie d’exporter pas moins de deux millions de tonnes de pétrole brut vers la Chine, a révélé cette semaine le ministère birman du commerce. Citant les dernières statistiques arrêtées au 1er septembre 2017, le ministère birman, par la voix de son directeur de cabinet U Toe Aung Myint, a ainsi confirmé l’existence d’énormes enjeux industriels et financiers dans cette région. L’État d’Arakan (Rakhine) est, depuis le 25 août 2017, le théâtre d’un regain d’affrontements entre milices armées et armée régulière birmane, qui ont fait des centaines de victimes, mais aussi un nombre estimé à plus de quatre cent mille personnes déplacées, membres de la minorité musulmane Rohingyas et qui, pour la plupart, ont fui vers les zones frontalières du Bangladesh. En avril 2017, le Président birman U Htin Kyaw’ se rendait en visite officielle en Chine, où il signait un accord formalisant pour les trente prochaines années les modalités d’exportation de ce pétrole brut via le nouvel oléoduc. Ce tuyau gigantesque est le fruit d’un partenariat entre la China National Petroleum Corporation (CNPC) (51 pour cent) et l’entité semi-gouvernementale birmane Myanmar Oil and Gas Enterprise (MOGE) (49 pour cent), pour un investissement initial de l’ordre de 2,45 milliards de dollars US. Sur une longueur totale de quelque 770 kilomètres, il raccorde l’île de Made (Arakan) à la capitale de la province chinoise du Yunnan, Kunming après avoir traversé quatre provinces birmanes. L’opérateur de la jetée sur l’île de Made est une filiale de la chinoise CNPC, South East Asia Crude Oil Pipeline Company (SEAOP). Le volume initial de production a été annoncé à quelque 12 millions de tonnes de pétrole brut par an puis, dans une seconde phase, 22 millions de tonnes.
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