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Le système d’identification automatique arrive sur les navires birmans

Un navire de la police birmaneUn navire de la police birmane
Un navire de surveillance de la police birmane
Écrit par Rédaction lepetitjournal.com Birmanie
Publié le 16 février 2020, mis à jour le 16 février 2020

Sous peu, tous les navires birmans devraient être équipés d’un système d’identification automatique (SIA), en théorie obligatoire depuis le 1er septembre mais dont la date limite d’installation a déjà été reportée à trois reprises pour tenir compte à la fois de la bonne volonté de la plupart des acteurs du secteur… et de leur incapacité à planifier, prévoir et anticiper les difficultés d’un changement techniques. Le processus est en cours, cas d’école à la fois de la volonté de changement et de modernisation à certains niveaux en Birmanie et des limites actuelles du pays à conduire du changement de manière coordonnée et selon un calendrier réaliste.

Au départ, la Direction des affaires maritimes birmanes (DAM) décide que tous les vaisseaux du pays – soit quelque 600 cargos ou ferries, plus de 3 000 bateaux de pêches et 6 500 autres types de bâtiments – doivent s’équiper d’un traqueur, un appareil qui enregistre l’identité, la position et la vitesse d’un navire, et émet ces données par ondes vers des satellites, balises ou bouées qui les recueillent et les rendent accessibles. Un tel système permet donc aux autorités d’assurer une meilleure surveillance et une meilleure sécurité à tous les navires. Les voisins de la Birmanie en sont équipés depuis 2004. La DAM a donc rendu publique sa décision et donné comme date limite d’installation le 1er septembre 2019. Dans le même temps, elle a discuté avec les diverses autorités portuaires du pays afin que chaque port acquière une balise relayant les données des SIA. Ce sont en tout 19 balises qui devraient fonctionner tout le long des côtes birmanes. De son côté, la Direction de la pêche de la région de Yangon a publié un appel d’offres, puis sélectionné six entreprises parmi les répondants, auxquelles les armateurs peuvent s’adresser pour acheter et installer un SIA.

Mais dans un premier temps, personne n’a réagi, peu soucieux de mettre en place un instrument perçu avant tout comme un mécanisme de surveillance et pas assez comme un outil de sécurité et de régulation. De plus, un SIA coûte entre 750 et 950 euros, auxquels il faut ajouter la cinquantaine d’euros de frais de mise en service, et les armateurs préféraient attendre un peu pour s’assurer que la réglementation était définitive.

Puis lorsque la DMA a commencé à évoquer des sanctions, les propriétaires de bateaux ont fini par bouger, réclamant plus de temps. Ils ont obtenu deux mois de plus, jusqu’au 31 octobre, puis encore un mois supplémentaire, jusqu’au 30 novembre. Et à ce point, les représentants du monde de la pêche ont demandé une réunion pour discuter des délais, arguant que les entreprises vendant les SIA ne parvenaient pas à suivre la demande… Une affirmation correcte puisque cette demande venait d’un coup et non pas étalée sur un intervalle de temps suffisant pour que les ressources humaines puissent suivre. Il a donc fallu un nouveau report, au 31 janvier 2020.

« Actuellement, il est raisonnable de considérer que les deux-tiers des embarcations de pêches disposent d’un SIA en état de marche. Une fois la machine installée, les patron-pêcheurs doivent la déclarer aux affaires maritimes », explique un officiel. Qui ajoute que ceux qui ne disposent pas encore de l’appareil en état de marche ont déjà signé le contrat pour s’équiper et attendent seulement que le dispositif soit en stock et que les installateurs soient disponibles. Pour l’ensemble de la flotte birmane, il faudra encore attendre un peu que les contrôles se fassent et que les premiers contrevenants soient sanctionnés. Une bonne partie des trafics illégaux dont souffrent le pays passent en effet par la mer, et le SIA qui va permettre aux autorités une surveillance plus efficace n’est donc pas une bonne nouvelle pour certains.

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