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À la rencontre de l’équipe de "S.O.S Fantômes" made in Myanmar

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Écrit par Violaine Beix
Publié le 18 septembre 2017, mis à jour le 18 septembre 2017

Ils ont la vingtaine, une vie professionnelle bien remplie, et une passion : débusquer les fantômes. Leur terrain de chasse : maisons, cimetières et bâtiments désaffectés. Rencontre avec les Ghost Hunters de Birmanie.

                              

Lito, Luis Sithu, Shar Htet Paing, Dragon, KMS sont birmans. Avec une quinzaine d’autres jeunes gens, ils se sont rencontrés sur Facebook en 2015 autour d’une passion commune : le paranormal. Ensemble, ils décident de fonder les Ghost Hunters of Myanmar, à l’instar d’autres groupes existant déjà en Malaisie, en Corée ou au Japon. Mais comme ces aventures coûtent cher et qu’ils doivent s’autofinancer, ils finissent par se retrouver tous les cinq. Et voilà maintenant près de deux ans qu’ils passent la plupart de leurs weekends, durant la saison sèche, à traquer les esprits malins qui se jouent des pauvres humains effrayés. 

Attention, leur mission n’est pas de vous débarrasser de vos fantômes. C’est plutôt de vérifier, sur les lieux prétendument hantés, la présence de phénomènes paranormaux, d’identifier les canulars et fausses rumeurs ou tout simplement d’exclure la présence d’animaux. Et comme ils ont une audience de près de 140 000 followers sur Facebook qu’ils ne peuvent décevoir, ils retransmettent en direct sur la fameuse plateforme les images de leurs escapades nocturnes.
Dans leurs bons jours, nos cinq aficionados sont confrontés à des manifestations bien mystérieuses : des odeurs étranges, des bruits de pas, des portes qui s’ouvrent et se ferment bruyamment dans des bâtiments abandonnés… Parfois encore, ils ne voient rien du tout à l’œil nu, comme dans ce cimetière où ils se promènent, armés de leurs torches et de leurs téléphones portables, et où il semble qu’il n’y ait rien à signaler. Rien à signaler, vraiment ? Les internautes qui regardent leur vidéo en direct, eux, n’en croient pas leurs yeux : ils découvrent au même moment une silhouette blanchâtre non identifiable.

Leurs plus grands succès ? 
Une maison hantée à Pyay où ils ont passé la nuit. À première vue, rien de particulier. Mais une fois de retour, en écoutant leurs enregistrements sonores, ils finissent par l’entendre… Une voix faible prononce "I am here" (Je suis là). Petit clin d’œil de l’au-delà ? Il y a encore cette visite d’un hôpital abandonné de Naypyidaw avec une équipe de télévision qui les suivait. Ce jour-là, de nos cinq spécialistes, seul Shar Htet Paing voit le fantôme de cette femme qui marche lentement au loin. Il est choqué. Mais pas autant que les quatre reporters, qui eux aussi auraient été témoins du phénomène et qui, pris de panique, seraient rentrés ventre à terre à leur hôtel. Leur reportage ne verra jamais le jour… Mais le plus souvent, il ne se passe absolument rien. Alors vers 2 heures du matin, n'y tenant plus, ils passent au plan B : les séances de spiritisme pour invoquer d’éventuels esprits rodant alentour. Et il s’en faut de peu pour que ne volent les guéridons ou le sel, comme en témoignent leurs vidéos sur Facebook. "Nous avons une règle, nous n’interprétons rien, nous nous contentons de montrer ce que nous voyons et laissons nos amis internautes juger par eux-mêmes" explique Lito. "Nous partageons, à la fin de chaque mission, les photos, vidéos et enregistrements audio collectés, que nous mettons au propre entre 4 heures et 6 heures du matin".

                              

Actuellement, ils économisent sur leurs deniers personnels pour acquérir un détecteur EMF, le must de l’équipement de tout bon chasseur de fantômes qui se respecte. C’est un appareil très sensible capable d’enregistrer les ondes magnétiques et les variations de fréquences et de températures. Parfait, donc, pour repérer les fantômes. Lito, Luis, Shar Htet Paing, Dragon et KMS n’ont pas peur. Ils se voient continuer leurs activités aussi longtemps que possible. Leur audience est demandeuse et ils savourent cette renommée montante. Et puis leurs escapades sont doublées d’une mission salvatrice : ils vont régulièrement dans les monastères pour faire des offrandes et prier pour les âmes troublées des esprits qu’ils croisent, afin de leur assurer une réincarnation plus paisible.

Quant à leur prochaine mission, elle promet d’être intéressante. Ce sera de passer la nuit dans "la hutte-qui-s’agite", une maison sur pilotis à Mawgyun, une petite bourgade dans la région de l’Ayeyarwady à l’ouest de Rangoun. L’on prétend que personne ne peut y fermer l’œil tant elle gigote. Un nouveau défi en perspective pour notre fine équipe !

Violaine Beix
Publié le 18 septembre 2017, mis à jour le 18 septembre 2017

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