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La police poursuit des pro-Karen pour « vocabulaire incorrect »

naw-ohn-hla durant le 69 Karen Martyr day en Birmanienaw-ohn-hla durant le 69 Karen Martyr day en Birmanie
Naw Ohn Hla durant la célébration

La nouvelle n’a transpiré que la semaine dernière : la police du district de Kyauktada, le centre historique de Yangon, a ouvert des poursuites à l’encontre de trois militants pro-Karen pour avoir utilisé les mots de « Jour des martyrs Karen » lors d’une manifestation le 12 août dernier, un jour que nombre de militants Karen considèrent comme une sorte de fête nationale de leur ethnie car il marque la mort de leur dirigeant rebelle historique Saw Ba Oo Gyi, tué le 12 août 1950 par des troupes gouvernementales.

Si elles ont été dûment informées de l’événement à venir, les autorités de Yangon n’avaient pas autorisé la célébration, justement à cause du nom employé. Mais malgré tout plus d’une centaine de personnes se sont donc réunies le 12 août dernier dans le centre, juste en face de l’hôtel de ville, autour d’un drapeau Karen en berne à demi-mât, pour lire un message, déposer une couronne puis marcher autour du parc local.

Selon ces militants, leur manifestation respectait la loi birmane sur « les assemblées et les marches pacifiques » mais la police en a décidé autrement et poursuit donc trois des militants présents, dont la présidente de l’Union des femmes Karens, Naw Ohn Hla. Une preuve de plus de l’extrême susceptibilité des divers groupes ethniques, Birmans inclus, autour des questions de noms et d’appellations. Dans les cas des Karens, l’usage de l’expression « Jour des martyrs Karen » est encore mal vu dans les régions de Yangon et de l’Ayeyarwady, où résident beaucoup de Karens, semble-t-il encore perçu par les locaux comme des « immigrés ».

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Publié le 25 août 2019, mis à jour le 25 août 2019

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