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La photographie urbaine, une autre vision de Yangon

Yangon Birmanie photographieYangon Birmanie photographie
Écrit par Mathieu Guilleminot
Publié le 25 avril 2018, mis à jour le 26 avril 2018

Yangon est une ville qui abrite une activité intense, telle une fourmilière. Boostée par le développement économique et l'ouverture du pays, la ville se développe, s’accroît, grandit, en surface et en hauteur. Tout ce changement, couplé avec le chaos ambiant de la ville, donne une impression de désordre, une atmosphère terne. Mais, le Yangon du XXIème siècle sait dévoiler ses secrets à ceux qui se montrent suffisamment patients. Et les photographes font partie de cette catégorie. Ils parviennent à donner la vision d’un autre Yangon. 

Rues droites et immenses, gratte-ciels perçant les nuages, immeubles aux formes étonnantes mêlant à la fois ordre et chaos, tel est la façon dont Kaung Htet Zaw, ingénieur birman de 25 ans vivant à Singapour, décrit son lieu de résidence. Autant dire que quand il rentre à Yangon pour voir ses proches, le contraste est saisissant, et fascinant. Kaung Htet Zaw ne vit pas forcément la photographie comme une passion, mais plutôt comme un passe-temps. Il a acheté son premier appareil en septembre 2016, et, même si il ne s'en sépare que très rarement, il ne se considère pas vraiment comme un passionné. C'est pourtant l'un des premiers à avoir photographié Yangon, pour la montrer sous un autre jour. Ce que le jeune homme aime à propos de la photographie, c'est saisir l'instant, en faire quelque chose dont on se souviendra, une sorte de souvenir, une trace. En ce sens, il aime prendre des photos à Yangon.

La ville est en pleine expansion urbaine, et les nouvelles constructions poussent comme des champignons au milieu des anciennes. A travers ses photos, il veut montrer cette évolution, mais également son aspect chaotique, qui tend à persister, et qui contraste avec l'ordre de Singapour, où il vit, qu'il considère comme un modèle en termes d'infrastructure et d'architecture urbaine. Pour Kaung Htet Zaw, Yangon est une ville intéressante qui offre de nombreuses opportunités de mises en scène pour ceux qui veulent se lancer dans la photographie urbaine, de par son aspect chaotique et désordonné. Le trafic, la coexistence de bâtiments anciens et récents, les temples, et même les habitants, offrent un cadre parfait pour s'entraîner et apprivoiser ce nouveau terrain de jeu pour photographe.

Swe Stills, de son pseudonyme, est également une photographe à ses heures perdues. 25 ans et travaillant dans l'import-export, la jeune femme a eu son premier appareil photo à 16 ans seulement. Si elle devait décrire son style en un seul mot, ce serait minimaliste. En effet, elle ne désire pas photographier un tout, mais plutôt un élément de ce tout. Elle photographie beaucoup d'espaces vides, et ne s'encombre pas de détails, pour donner à ses sujets toute l'attention qu'ils méritent. Son approche de la photographie urbaine est donc différente de celle de Kaung Htet Zaw. Son objectif est plutôt de saisir certaines actions, celles auxquelles on ne fait pas attention, des choses se déroulant dans l'ombre d'un tout, dans l'ombre de l'activité de la ville. C'est pour cela qu'elle préfère photographier des espaces vides et immobiles, ou des scènes pouvant avoir un sens caché, auquel on ne s'attend pas.
L'un des exemples les plus marquants est celui d'un ouvrier avec son gilet de sécurité. Bien sûr, on devine qu'il travaille, mais si le gilet n’était pas là, le doute s'installerait tout de suite. On peut l'imaginer en train de prier, de souffrir ou de rire. Elle veut provoquer une certaine interrogation chez celui qui regarde ses photos, qu’il se questionne sur l'environnement qui l'entoure. Son travail ne représente pas la ville dans son ensemble, mais elle pense qu'en saisissant des scènes de la vie courante, ou des endroits simples, on peut donner une autre image de la Birmanie, une image plus sereine.

Pour faire simple, il s'agit de prendre des photos représentant peu de choses, mais qui ensemble parviennent à créer un tout, et de faire découvrir Yangon sous un autre jour.

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Publié le 25 avril 2018, mis à jour le 26 avril 2018

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