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La Birmanie à la traîne des investissements en Asie du Sud-Est

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Écrit par Lucya Pham
Publié le 21 novembre 2019

La Birmanie n’est plus vraiment à la mode chez les investisseurs, constate l’Association des pays d’Asie du Sud-Est (Asean). Dans son rapport 2019 sur les investissements directs étrangers parmi ses membres (qui est élaboré à partir des données de 2018), l’Asean mesure une nette diminution de l’attractivité de la Birmanie, avec une baisse de 11,3% des montants investit en 2018 par rapport à 2017. En 2018, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) s’élevaient à environ 3,3 milliards d’euros et ils étaient avant tout porté par les investissements intra-communautaires.

Sur les 3,3 milliards d’euros, 59% proviennent en effet d’autres pays de l’Asean – notamment Singapour et la Thaïlande -, les deux autres gros investisseurs étant la Chine (13%) et Hong-Kong (10%), puis l’Union Européenne, avec 6%, et la Corée du Sud, à 5%. L’ensemble de tous les autres investisseurs représente seulement 7%, en retrait des 11% de 2017, 11% qui portait en outre sur un montant supérieur, de 3,7 milliards d’euros d’IDE en 2017. Cette baisse des « autres investisseurs » traduit une diminution des investissements japonais et l’absence pour l’instant des Etats-Unis. L’Inde en revanche, même si les montants demeurent encore modestes, commence à investir sérieusement en Birmanie.

Selon le site du ministère français de l’Economie et des Finances, à la fin de l’année fiscale 2017-2018 « la Chine reste le premier investisseur en Birmanie, même si les IDE singapouriens surpassent encore les IDE chinois. Et La France est le 12ème investisseur dans le pays, représentant 0,7% des IDE en Birmanie. La quasi-totalité de ces IDE est liée aux activités de production de gaz de Total ». Il est cependant notoire qu’une bonne part des investissements de Singapour ou Hong-Kong sont dans les faits ceux d’autres nations dont l’argent transit par ces deux endroits avant de venir en Birmanie.

La guerre commerciale en cours entre les Etats-Unis et la Chine a de fait profité à l’Asean, avec une augmentation de 15% de ses IDE. En 2018, l’argent investit par des pays hors-Asean dans l'Asean a atteint un record de quelque 140 milliards d’euros, l’Indonésie se taillant la part du lion avec 48%. De son côté, la Birmanie est le seul pays du groupe CLMV (Cambodge, Laos, Myanmar et Vietnam) pour qui les investissements intra-Asean diminue, là où le Vietnam fait feu de tout bois, en attirant plus de 13,5 milliards d’euros.

La diminution des IDE en Birmanie s’explique notamment par la baisse de 48% des investissements dans les industries extractives, où les tentatives de réglementation et d’application de la loi rendent les détenteurs d’argent gris plus circonspects. En revanche, les services tirent leur épingle du jeu et bénéficient de la plus grosse part d’argent étranger, affectés aux infrastructures, notamment les transports et le stockage, ainsi qu’aux technologies de l’information et des communications.

Publié le 19 novembre 2019, mis à jour le 21 novembre 2019

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