Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'adoption d'une nouvelle politique nationale dans sa lutte contre la drogue. Il ne s'agirait plus de se focaliser sur le crime mais sur l'aspect sanitaire du problème. La Birmanie est historiquement un producteur important d'opium et bien que son rang ait décliné ces dix dernières années en ce qui concerne cette drogue, ce n'est pas le cas pour la production de méthamphétamine qui semble avoir pris le relais. Et ce malgré une lutte affichée du gouvernement contre ce fléau; pour preuve la moitié de la population carcérale actuelle découle de cette lutte anti-drogue. Une pénalisation intense était le moyen de lutter et ceci au détriment du traitement des addictions et des effets sur les communautés. Ce sont donc ces aspects que cette nouvelle direction veut prendre en compte. Ainsi, le gouvernement veut développer en parallèle de ses actions traditionnelles des programmes éducatifs et de formations professionnelles ainsi que le développement des services de soins. Cette nouvelle politique préconise notamment la dépénalisation de l'usage personnel de drogues et l'utilisation d'alternatives à l'emprisonnement dans les délits liés à l'usage de drogues. Elle suit les recommandations de la Session Spéciale de l'Assemblée Générale des Nations Unies sur le Problème Mondial de la Drogue (UNGASS), ayant pris place en 2016 et marquant un changement dans le traitement des problèmes liés à la drogue. UNGASS recommande notamment la dépénalisation, la réduction des dangers et des stigmates et l'ajout des traitements de santé comme faisant partie d'une réponse complète au problème mondial de la drogue. Jeremy Douglas, le porte-parole de UN Office on Drugs and Crime (UNODC) en Asie du Sud Est a annoncé que la Birmanie était le tout premier pays à adopter à un niveau national les recommandations de l'UNGASS pour sa lutte contre la drogue. L'annonce est survenue au moment où l'armée birmane annonçait la saisie de drogues et d'équipements pour une valeur de 7 millions de dollars américains dans l'État de Shan, dans le village de Lwalkhan, situé près de la frontière avec la Chine.
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