La Tatmadaw, le nom officiel que se donnent les forces armées en Birmanie, a publié un communiqué rappelant à l’ordre les médias et leur demandant de vérifier auprès de ses services les informations d’affrontement impliquant ses soldats, afin de ne pas nuire aux efforts de paix qu’elle conduit.
Une crise survenue après que de nombreux médias birmans ont rapporté des combats entre la Tatmadaw et l’Armée Ta’ang de Libération Nationale (ATLN), l’un des groupes ethniques armés qui sévissent dans le nord de l’Etat de Shan. Le 21 décembre dernier, les militaires avaient annoncé, officiellement afin de faciliter des négociations de paix, observer désormais un cessez-le-feu dans cinq zones où ils affrontent des groupes armés ethniques comme l’ATLN. Mais le 24 décembre, l’ATLN signalait avoir repoussé des troupes birmanes qui cherchaient à s’infiltrer sur les portions de territoire qu’elle contrôle. Le lendemain, la Tatmadaw niait et cette tentative d’infiltration, et la bataille conséquente. Des journalistes ont répondu qu’ils avaient vérifié l’information sur le terrain et par de multiples sources mais qu’en effet ils n’avaient pas eu confirmation de la part des militaires parce qu’à chaque fois qu’ils appelaient les numéros officiels du centre de communication de la Tatmadaw, personne ne décrochait pour leur répondre. En outre, expliquent les médias, le communiqué officiel de l’armée niant tout affrontement a été publié trop tard pour être utilisé dans les sources du jour et ils l’ont donc utilisé seulement le jour après avoir parlé des combats, afin de rapporter également ces dénégations officielles.
Les militaires ont saisi le Conseil de la Presse et des journalistes membres de cet organe officiel d’auto-régulation et de déontologie des médias ont reconnu avoir discuté l’affaire en interne. Le Conseil de la Presse devrait publier sous peu un communiqué demandant d’une part aux médias de mentionner dans leurs articles s’ils ont essayé de contacter le centre de communication de l’armée et comment, et d’autre part demandant aux militaires de répondre aux appels et de publier rapidement leur version des faits, lorsqu’il s’agit de sujets aussi sensibles.