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En 4 ans, 82 fonctionnaires de Yangon sanctionnés pour corruption

82 fonctionnaires condamnés pour corruption à Yangon en Birmanie82 fonctionnaires condamnés pour corruption à Yangon en Birmanie

C’est l’un des chevaux de bataille du maire de Yangon U Maung Maung Soe qui répète à l’envie lorsqu’il en a l’occasion qu’il sait bien que « les gens répètent partout que les fonctionnaires du Comité de développement de la ville de Yangon (Yangon City Development Committee, YCDC, l’équivalent du conseil municipal et de l’administration de la ville) ne s’améliorent pas, notamment en matière de petite corruption. Mais dans ce cas, il faut déposer une plainte auprès des autorités de la ville et nous agiront. C’est mieux que de colporter des rumeurs et ne rien faire ». Et pour prouver que son administration a la volonté de lutter contre l’argent gris, U Maung Maung Soe a rendu publics les chiffres des sanctions prises depuis 2015 contre les fonctionnaires municipaux indélicats.

En tout 82 personnes ont été jugées coupables d’avoir accepté indûment de l’argent dans le cadre de leurs fonctions officielles à Yangon. Les punitions sont très variées et sont toutes définies la loi sur la fonction publique. Trois cadres ont ainsi juste reçu un avertissement, cinq cadres et sept employés ont été interdit d’augmentation annuelle, trois cadres et treize employés ont eux été interdits de toute promotion, trois cadres et six employés ont été rétrogradés et finalement un cadre et quarante-et-un employés ont été tout simplement renvoyés de la fonction publique.

Contrairement à ce que la maire semble croire, il est difficile pour un habitant de Yangon de porter plainte pour corruption contre un fonctionnaire local. Tout d’abord parce que l’infraction est difficile à prouver, ensuite parce que nombre de fonctionnaires sont tout puissants dans leur domaine, notamment les responsables de quartier, et s’opposer à eux signifie subir un harcèlement administratif détail après détail jusqu’à ce que le fonctionnaire trouve matière à sanction contre tout plaignant. Les Birmans connaissant très mal leurs droits et devoirs, ils sont peu aptes à se défendre contre ce genre d’abus. Enfin parce que pour la plupart des habitants du pays, il est naturel et normal de donner « un petit cadeau » à un fonctionnaire pour le remercier et tout Birman connait « les tarifs » officieux en vigueur. Une pratique si ancrée dans la culture que bien souvent les officiels ne demandent rien, ce sont les administrés eux-mêmes qui donnent sans être sollicités, la plupart du temps en oubliant une enveloppe « pleine » sur un bureau.

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