La saison des pluies s’achève que déjà les alertes se multiplient autour de la pénurie d’eau à venir. Au moins 4 barrages majeurs sont en manque d’eau alors que l’année dernière à la même époque ils étaient pleins. Et ce sont en tout une quarantaine de retenues d’eau à travers tout le pays qui sont d’ores et déjà à leur plus bas niveau depuis 18 à 20 ans. Dans la région de Sagaing, le réservoir du barrage de Thaphan Seik, l’un des plus grands d’Asie du Sud-Est, dispose actuellement d’à peine 740 millions de mètres cubes lorsque l’année dernière à la même époque il contenait plus de 3 fois plus, avec 2,3 milliards de mètres cubes. Proche de Mandalay, le barrage de Kintar contient aujourd’hui de l’ordre de 370 millions de mètres cubes quand l’année dernière il atteignait environ 550 millions de mètres cubes fin septembre.
Le ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de l'Irrigation explique cette pénurie par la faiblesse des pluies cette année et par la chaleur déjà importante pour cette saison, mais des observateurs signalent aussi de nombreuses fuites liées au manque d’entretien ou parfois même, dans le cas des plus petites structures, à la mauvaise conception et réalisation des retenues d’eau. Pour le ministère, c’est une véritable catastrophe qui se prépare. « Nous sommes bien sûr obligés de donner la priorité à l’eau alimentaire afin que les gens aient à boire. Du coup, nous n’aurons pas assez pour les cultures locales, surtout pour le riz qui est un gros consommateur d’eau ». En conséquence, la récolte d’été de riz va être nettement moindre, et les agents du ministère travaillent avec les paysans pour leur apprendre à utiliser moins d’eau et pour préparer des cultures autres que le riz, moins consommatrice de ce liquide, tels que le sésame ou les haricots Mungo. Dans tous les cas, le ministère reconnaît déjà que la pénurie va être sévère.
En année normale, les plantations de riz d’été et de mousson en Birmanie recouvrent environ 6 000 kilomètres carrés.