La santé mentale est un parent pauvre du monde médical dans la plupart des pays du monde, reconnaît l’Organisation mondiale de la santé. Et ce qui est vrai en France de manière triste – toute personne ayant dû soigner ou accompagner un malade ou une maladie mentale en a fait l’amère expérience – l’est tout autant en Birmanie, comme en témoigne… l’absence quasi-totale de littérature de référence sur le sujet ! Dans un pays qui ne comptait en 2016 que 200 psychiatres en tout et pour tout, soit un pour 260 000 habitants, les troubles psychologiques sont passés sous silence, niés, négligés, sous-évalués ou traités… à coup d’astrologie, de prière et de superstition, sans résultats probants à ce jour. Un besoin d’information et de communication sur ces questions est évident dans un pays qui endurent plusieurs guerres civiles, des catastrophes naturelles à foison et qui sort lentement de décennies de dictatures.
On ne peut donc que se réjouir qu’à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, le 10 octobre, l’Institut français de Birmanie (IFB), l’ambassade de France en Birmanie et l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), une organisation locale, se sont associés pour consacrer une après-midi de débat, d’information et de réflexion à ce sujet sensible.
La manifestation se tiendra demain dans les locaux de l’IFB, de 14h30 à 17h, avec tout d’abord la publication d’un rapport de l’AAPP sur « Le traitement des troubles mentaux en Birmanie et la nécessité d’une politique de santé mentale coordonnée et spécifique dans le pays » puis un débat sur ce sujet accueillant trois professionnels du secteur impliqués depuis des années dans les soins des troubles mentaux. Tout cela se fera en birman avec traduction en anglais.
L’entrée est gratuite et des boissons chaudes seront servies.
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