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Crise du marché aux vaches dans le centre de la Birmanie

Des vaches attendent l'acheteur sur un marche en BirmanieDes vaches attendent l'acheteur sur un marche en Birmanie
Des vaches en attente d'acheteur sur un marché de Birmanie

« Une vache qui se vendaient 1,3 millions de kyats (environ 750 euros) l’année dernière est aujourd’hui proposée à un million… et elle ne trouve pas preneur. Il existe des vendeurs, mais presque plus d’acheteurs », constate Win Zaw, justement l’un des derniers acheteurs sur ce marché aux bestiaux de Myothit, dans la région de Magwé. Cet effondrement des prix – de l’ordre de 30% donc - s’explique essentiellement par la forte diminution de la demande chinoise. « Voilà encore peu, les acheteurs chinois venaient régulièrement sur ce marché, qui se tient tous les mardis. Maintenant, on ne les voit plus, ou quelques-uns, guère plus ». Or, le marché de Myothit représente le grand centre d’échanges de bovins pour plus d’une cinquantaine de villages tout autour, et les plus-values que récupéraient les éleveurs alimentaient une bonne partie de l’économie locale. « C’est tout un système qui est en déroute », déplore un commerçant local, « les gros acheteurs et vendeurs ne sont jamais venus à Myothit, cela a toujours était un lieu d’échanges et de commerce de dimension moyenne, où une centaine de bêtes changeaient de mains à chaque fois, parfois jusqu’à 400 vaches un même jour au plus fort de la saison, lorsque les fermiers ont achevé leurs récoltes et disposent de plus de temps pour leurs élevages. Il était courant de faire 500 000 kyats de bénéfice sur une bête, et c’est une grosse somme pour un agriculteur. » Les raisons du désintérêt chinois sont multiples, semble-t-il. Cela va de la difficulté des déplacements entre la région et la Chine, notamment avec la recrudescence des combats sur l’Est de la Birmanie, à la maigreur de beaucoup d’animaux, mal nourris à cause des intempéries – trop de sécheresses d’abord, des inondations ensuite –, en passant par une certaine baisse de la demande de viande de bœuf actuellement en Chine, liée à de la méfiance vis-à-vis de cette viande. Au final, « le marché des bêtes à viande s’est écroulé et ce sont maintenant les vaches laitières qui sont recherchées », conclut un fermier. Un bovin en Birmanie coûte de 300 000 à 2 millions de kyats (entre 200 et 1 200 euros environ), selon son poids et sa variété.

 

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Publié le 28 octobre 2019, mis à jour le 28 octobre 2019

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