Le Comité de développement de l’agglomération de Yangon (YCDC), l’équivalent d’un conseil municipal, a fait savoir à l’équipe de son journal local City News que la publication prendra fin ce 31 décembre. « Le maire nous a dit qu’à partir du 1er janvier 2020, nous cessions de paraître, mais il ne nous a pas expliqué pourquoi », regrette Saw Thein Win, le rédacteur en chef de City News. Une réunion entre salariés et municipalité était prévue hier dans l’après-midi mais au moment où nous publions il n’en avait encore rien transpiré.
Le journal fondé le 18 novembre 1991 existait depuis 29 ans et était devenu quotidien en 2000. Il se vendait 50 kyats (environ 3 centimes d’euro) dans ses bureaux ou 100 kyats dans la rue. La totalité de son personnel est composée de fonctionnaires de l’agglomération et il s’agit d’un outil de communication municipal. Il couvrait les nouvelles locales. En Birmanie, toutefois, la différence entre médias de service public et médias d’état n’existe pas, et toute publication se considère comme pratiquant le journalisme, même si ses contenus relèvent au mieux de la communication, au pire de la propagande. Les villes de Nay Pyi Taw, Mandalay ou Bago disposent également de journaux locaux conçus sur le même modèle que City News Yangon : tous perdent beaucoup d’argent. Les médias privés non plus ne se portent pas bien, le quotidien « Democracy Today » ayant ainsi cessé, officiellement « momentanément », de paraître depuis le 1er décembre à cause de fortes pertes financières.
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