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Christophe Cassin, directeur LFIR: rencontre avec un homme passionné

Christophe Cassin, Lycée Francais International de RangounChristophe Cassin, Lycée Francais International de Rangoun
Écrit par Violaine Beix
Publié le 3 décembre 2017, mis à jour le 3 décembre 2017

Christophe Cassin, le directeur du Lycée français international de Rangoun, est de ceux qui semblent avoir eu plusieurs vies, tant la sienne est riche d’expériences variées. Rencontre avec un homme passionné et profondément humain. 

J’ai rendez-vous avec le directeur du Lycée français dans le jardin tropical d’un restaurant de Rangoun, un dimanche en fin d’après-midi. Alors que je relis les questions que j’ai prévu de lui poser, je l’entends me saluer  encore à cheval sur le vélo qui le balade infailliblement dans le quartier.  L’endroit est plaisant et bien que l’ambiance soit propice aux épanchements, Christophe Cassin s’étonne que l’on s’intéresse à sa personne. Il y a pourtant de quoi : dans une vie antérieure, il était ingénieur aéronautique et automobile. Mais c’était avant que l’enseignement ne commence à l’intéresser sérieusement.  Lorsque l’appel s’est fait sentir, il a visé gros tout de suite. Son agrégation de sciences de l’ingénieur en poche, il a enseigné un long moment dans le Var, tout d’abord en tant que professeur et chef de travaux dans des lycées polyvalents, où il travaillait à la création de matériel pédagogique pour des entreprises (logiciels, maquettes pédagogiques, matériel technique), puis à l’université de Toulon, où il enseignait à l’école d’ingénieur et en DUT. 

Parallèlement, cet homme aux talents multiples, ingénieux et créatif, appartenait à un groupe de recherche lié au handicap dont l’objectif était d’apporter un soutien technologique aux personnes dont la mobilité était réduite. L’équipe avec laquelle il travaillait a, par exemple, créé un petit robot à reconnaissance émotionnelle interagissant avec les humains, qu’il a habillé pour le rendre sympathique. Il a également travaillé à la fabrication de corsets et d’orthèses uniques de pieds pour les jeunes, "imprimées" en 3D. Un précurseur de ce type d’imprimante en somme ! 
A l’Université de Toulon, il était, en plus de tout le reste, en charge d’un programme international d’échange avec la Malaisie. Tous les ans, il se rendait à l’université de Kuala Lumpur, UniKL, pour faire des interventions et sélectionner une quinzaine d’étudiants qui venaient ensuite effectuer une partie de leur cursus à Toulon. Je suis impressionnée lorsqu’il me dit qu’il trouve encore le temps de leur servir de professeur-référent pour l’année, les soutenant dans leurs démarches de la vie quotidiennes. 

Et puis il y a presque quatre ans, en 2014, il a été invité au lycée français de Kuala Lumpur (LFKL) pour parler des études supérieures en France et présenter les écoles d’ingénieur. Et là, c’est une nouvelle vie qui s’apprête à commencer ; on lui propose en effet de devenir directeur adjoint du Lycée français. Sa mission : faire entrer le LFKL dans l’ère du numérique. Sa mission accomplie, l’inspecteur d’académie en charge du secteur le recommande pour Rangoun. Une certaine petite école française est en train de monter un dossier pour devenir établissement partenaire de l’AEFE et aurait bien besoin d’un directeur dynamique, passionné, innovant, flexible et créatif. C’est ainsi que Christophe Cassin est arrivé en septembre 2016 à Rangoun. Lorsque je lui demande ce qu’il pense de sa nouvelle vie, il me répond avec enthousiasme qu’il est très motivant d’arriver dans un pays en pleine évolution, où beaucoup de choses sont à construire, y compris l’école française. Il ajoute que la courtoisie exceptionnelle des Birmans, ainsi que leur ouverture et leur sens de l’accueil lui permettent de développer des échanges enrichissants et tout à fait spéciaux entre son école et des écoles birmanes locales. Puis il note que la Birmanie est un pays est très attachant et Rangoun une ville fascinante d’où il est facile de rayonner. Nous n’avons pas encore mentionné, tant cela semble évident, que notre homme est un grand voyageur, curieux et quelque peu aventurier ! 

Puis, nous discutons des défis qu’il rencontre dans sa mission. Pour lui, il s’agit de rester dans l’équilibre. Il me révèle que l’étymologie du mot "proviseur" vient du latin "pourvoir" et que dans son métier, il faut justement pourvoir à toutes les demandes, celles des parents, celles des élèves, celles des professeurs, mais aussi celles de la comptable ou du Ministère de l’éducation, le tout en restant dans la mesure, dans l’humain. Et il semble bien qu’il y parvienne ! Il a le soutien non seulement de l’association de parents (l’APER), du Poste diplomatique, de l’AEFE et de l’inspectrice régionale, mais aussi des autorités locales. 

Finalement, finissant de siroter nos boissons, nous parlons du Marché de Noël (organisé par la Chambre de Commerce et d'Industrie France-Myanmar et lepetitjournal.com Birmanie) qui aura lieu les 8 et 9 décembre au Myanmar Plaza et qui a pour but de faire partager la culture et la tradition de Noël en Birmanie. Les élèves du Lycée français y chanteront des chants traditionnels et animeront des ateliers technologique (robotique, imprimante 3D), de théâtre d’ombres et de poésie, et de bricolage. Alors si vous voulez une photo de vous avec un béret et une baguette sous le bras en compagnie du Père Noël, ne ratez pas ce rendez-vous ! 

 

Violaine Beix
Publié le 3 décembre 2017, mis à jour le 3 décembre 2017

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