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Aung San Suu Kyi mise en question par une commission des Nations-Unies

 Aung San Suu Kyi mise en question par l'ONU en Birmanie Aung San Suu Kyi mise en question par l'ONU en Birmanie

Durant la 42ème session de la Commission sur les droits humains de l’Organisation des Nations-Unies, le 17 septembre 2019, le président de la commission internationale et indépendante de vérification des faits, l’Indonésien Marzuki Darusman, a présenté les résultats d’une année de travail sur la situation de la Birmanie et sa conclusion est lapidaire : à travers tout le pays, « la catastrophe sur la question des droits humains continue et le gouvernement ne semble pas s’en soucier ».

Si le rapport 2018 de cette commission était déjà à la fois alarmant et sans concession, il accusait uniquement des hauts gradés de l’armée birmane, la Tatmadaw, et fournissait six noms de personnes soupçonnées de crimes, que ce soit de guerre, contre l’humanité ou de génocide. Cette fois-ci, environ 150 noms sont mis en avant. Et si la commission juge « que les 600 000 Rohingyas encore présents en Birmanie sont menacés de génocide », que « contrairement aux affirmations du gouvernement, les camps d’internement n’ont pas été fermées » et qu’enfin « le gouvernement n’a rien mis en place de sérieux pour modifier la situation des Rohingyas et permettre le retour des en Birmanie des réfugiées ».

Les enquêteurs ne se sont pas limités à la situation dans l’Arakan mais ils ont aussi regardé celles dans l’état de Kachin, celui de Shan, celui de Kayin et celui de Chin. Ils constatent des « violences contre les civils de la part et des militaires, et des rebelles qui constituent des violations des droits humains ».

Mais la grande nouveauté du rapport 2019 est que la commission estime pour la première fois que la passivité du gouvernement civil et son absence d’une condamnation claire des exactions comme d’une politique volontariste sur ces sujets suscitent des interrogations. Comme l’exprime Marzuki Darusman, sur la question des crimes commis contre les Rohingyas « Aung San Suu Kyi n'a pas été aussi claire qu'on aurait souhaité. La question se pose donc de savoir si elle pourrait être impliquée ».

L’ONU n’en tire encore aucune conclusion et nul n’accuse encore directement l’ancienne icône mais l’idée que la prix Nobel de la paix 1991 puisse avoir à terme à rendre des comptes au niveau international fait son chemin. Car comme le fait remarquer l’un des experts au sein de la commission, le gouvernement a une marge de manœuvre réelle : « Ce sont les civils qui contrôlent l'éducation et les enfants rohingyas n'ont pas accès aux écoles. Ce sont les civils qui sont en charge de la santé et les Rohingyas dans les camps de déplacés en sont privés. La Ligue Nationale pour la Démocratie dirige la justice. Il contrôle toutes les lois du pays sauf celles inscrites dans la Constitution. Plus le temps passe, et plus il sera impossible pour les civils du gouvernement birman d'échapper à leurs responsabilités devant un tribunal pénal international », affirme Chris Sidoti.

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Publié le 18 septembre 2019, mis à jour le 18 septembre 2019

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