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J’AI TESTÉ POUR VOUS – La montgolfière à Bagan

Écrit par Lepetitjournal Birmanie
Publié le 1 février 2017, mis à jour le 1 février 2017

Lepetitjournal.com Birmanie a testé pour vous l'aérostat gonflé à l'air chaud. Autrement dit : la montgolfière.  C'est une image connue, mille fois utilisée et ressassée que celle d'une montgolfière, navigant paisiblement au-dessus des temples de Bagan, baignée de la lueur pâle et embrumée du jour naissant. C'est un classique du tourisme birman et à ce titre, nous nous devions de l'essayer, pour vous.

Bien que contestée, l'origine de la montgolfière est communément créditée aux frères Montgolfier en 1782. Mais qui que soit l'inventeur, le concept était le même et n'a pas évolué depuis ce temps, au contraire, bien évidemment, des techniques utilisées. Voilà pour la partie historique et technique de l'article.

Parlons pratique
Il y a trois entreprises de Montgolfière en Birmanie, leurs activités ne se limitent pas à Bagan mais c'est là-bas que nous avons mené notre enquête. Toutes les compagnies offrent plus ou moins les mêmes services aux mêmes tarifs et les informations sont très faciles à trouver pour peu que vous ayez une connexion internet. Le fait intéressant étant que passer par une agence de voyage vous reviendra curieusement moins cher que de réserver directement avec le prestataire, et nous parlons d'une activité coûtant aux alentours de 300 dollars américains par personne pour l'option la moins chère. Il est également important de noter que les places ne sont pas illimitées, il est donc bon de réserver un peu à l'avance. D'autant plus qu'il y a une saison pour cela. Les compagnies officient d'Octobre à Mars. Vous avez donc durant ces six mois, des pilotes du monde entier qui viennent pour survoler la Birmanie. Notre pilote, un Anglais dont c'était la deuxième saison en Birmanie et qui se targuait d'avoir volé à peu près partout dans le monde, nous expliqua d'ailleurs que cela freinait l'éclosion de pilotes Birmans. "Ils sont très bons et consciencieux mais il est compliqué pour eux, de par les conditions climatiques, les réglementations etc... de gagner en expérience", nous dit-il. 

Mais revenons au vol même. La compagnie vient vous chercher très tôt à votre hôtel. Il s'agit en effet d'être en l'air avant que le soleil ne fasse son apparition. Le vent détermine le sens de la navigation et donc également l'endroit du décollage et de l'atterrissage. Mais quels qu'ils soient, vous trouverez au départ une boisson chaude et des biscuits et une boisson fraîche et un encas à votre arrivée.

Pour le vol en lui-même, il vaut mieux se couvrir un peu, même si effectivement, vous serez chauffés par le gaz enflammé régulant la température de l'air dans le ballon puis par le soleil lorsque celui-ci fera son apparition. Et il le fait, paraît-il, à chaque fois. C'est d'ailleurs et ce malgré la quotidienneté de l'évènement, et le fait que le suspens soit nul, un spectacle à chaque fois fascinant ; la vallée de Bagan s'étalant à perte de vue plusieurs dizaines de mètres sous vos pieds, et le vide tout autour de vous. Ou plutôt autour de la nacelle puisque l'option la moins chère vous permet de naviguer avec une quinzaine de personnes. Mais l'immensité du ciel et la beauté de l'endroit, du spectacle astral et du cortège de montgolfières flottant aux environs, en somme la beauté de ce que vous être en train de vivre vous fait oublier la promiscuité créée par la nacelle. Et il y a quelque chose d'étrange avec les montgolfières, une fois en l'air et même lors du décollage, il y a une impressionnante stabilité. Une solidité, certainement illusoire, mais qui rassure au point que oui, vous êtes dans les airs, dans un panier tenu par une corde à un ballon même pas fermé, mais non, vous n'êtes pas secoué et bringuebalé comme un sac plastique porté par le vent. Non, ça, c'est à l'atterrissage.

En fait pas vraiment, voire pas du tout. Même s'il faut bien arrêter l'engin à un moment donné et que rien dans l'équipement n'est prévu pour ça. Il faut donc compter sur l'équipage ou plutôt l'équipe, car l'équipage c'est vous et vous, on vous demande expressément de ne rien faire si ce n'est de vous mettre en position assise dite "de sécurité", de vous tenir aux poignées prévues à cet effet et d'attendre. C'est donc l'équipe, restée au sol, qui fait tout le travail.

Vous, assis dans votre nacelle, vous ne voyez plus rien, par contre, vous entendez. Nous avons eu la chance de voler en montgolfière sous d'autres cieux et l'expérience fut différente. Cela dépend des vents bien sûr mais nous aimons croire également qu'il y avait, dans ce que nous avons vécu, une manière culturelle de faire. Et donc alors que vous êtes assis, moment de recueillement involontaire et agréable, aveuglé par la nacelle à la manière d'un canasson avec des ?illères intégrales, les oreilles encore pleines du silence du ciel et l'esprit toujours flottant dans la brume matinale, vous êtes soudainement ramené dans le monde des vivants par les cris, hurlements et agitation en tout genre des Birmans ayant pour tâche de vous réceptionner. Un peu à la manière d'un réveil soudain, votre esprit, pendant quelques secondes, se demande s'il n'y a pas un problème, si vous n'allez pas "mourir"? trois petits bonds et puis c'est bon. Vous êtes à quai enfin, au sol et un verre de champagne vous attend près du bus qui vous ramènera à votre hôtel. 

Nous nous devons, pour rapporter l'expérience dans son intégralité, de parler brièvement des vendeurs à la sauvette qui n'attendent pas que vous sortiez de la nacelle pour essayer de vous vendre leur marchandise mais cela aussi fait partie du jeu.
Jeudi 2 Février 2017 (www.lepetitjournal.com/Birmanie) Sébastien Lafont-Frugier

lepetitjournal.com birmanie
Publié le 1 février 2017, mis à jour le 1 février 2017

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