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SB OVERSEAS – Une ONG pour endiguer la « génération perdue » syrienne

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Écrit par Marine Delatouche
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 3 juillet 2017

L'organisation non-gouvernementale belge a ouvert trois centres d'accueil à Beyrouth, Ersal et Saïda, dans le but de rendre possible l'intégration et l'autonomie des réfugiés dans le pays.

 

Au sud-ouest de Beyrouth, le camp de réfugiés de Chatila étouffe. Surpeuplé, il accueille près de 30 000 réfugiés palestiniens et syriens, ayant quitté un enfer pour un autre. La crise syrienne a démultiplié les enjeux pour les habitants du camp, notamment pour sa jeunesse quelque peu désoeuvrée et livrée à elle-même. Consciente de l'urgence pour ces enfants et adolescents, dont beaucoup n'ont pas pris le chemin de l'école depuis des mois voire des années, l'ONG a décidé d'intervenir. SB Overseas s'est installée en 2013 à proximité du camp de Chatila avec pour mission d'offrir un environnement équilibré et protecteur à ces jeunes déracinés. Elle lutte contre le fatalisme d'une « génération perdue », d'une génération traumatisée par la guerre et dont l'éducation n'est plus assurée.

Le centre de SB Overseas à Beyrouth est devenu un repère pour les enfants pris en charge, dont 75% habitent dans le camp de réfugiés. Assurer l'enseignement du programme scolaire libanais à des enfants de 6 à 14 ans pour, in fine, permettre leur entrée au sein d'une école publique libanaise est la première mission que se donne l'ONG. Des volontaires de différents pays se relaient tous les deux mois pour enseigner le programme officiel (arabe, anglais, mathématiques, sciences?). A la fin de chaque session de six mois, ce sont 120 enfants (9 enfants sur 10 étant d'origine syrienne) qui ont la possibilité de reprendre le chemin de l'école et d'oser espérer une intégration concrète dans la société libanaise.

 

SB Overseas

Au-delà des cours assurés du lundi au vendredi, l'ONG organise des activités durant le weekend, à l'extérieur de Chatila. En maintenant une présence quotidienne ainsi qu'un suivi après leur passage par le centre, la mission de l'ONG va plus loin qu'un simple encadrement de la jeunesse. « Nous assurons la protection de l'environnement des plus jeunes qui peuvent être confrontés très rapidement au marché de la drogue et au travail forcé », souligne Wael Alhajji, le directeur du centre de Beyrouth.

Ses propos ont une résonance toute particulière en cette fin de mois de juin. Un différend entre deux fugitifs dans le camp de Chatila, liés au marché de la drogue, a fait trois morts : les deux protagonistes en question et une fillette de huit ans.  Ce jour-là, les funérailles se déroulent en même temps que le cours d'anglais que donne Julia à des femmes. Les tirs en l'air couvrent de temps à autres la voix de cette volontaire allemande.

L'ONG, considérant également l'urgence de prendre en charge les femmes, propose un programme d'émancipation qui leur est destiné. Les cours d'anglais et les autres activités accueillent environ 70 jeunes femmes de 14 à 20 ans et 60 femmes plus âgées, pendant six mois. En ce début d'après-midi, Julia ne voit se présenter à son cours d'anglais uniquement trois femmes. « D'habitude, une dizaine se présente à mon cours », regrette-t-elle. Les coups de feu, très proches, ont probablement découragées certaines à sortir dans la rue.

Chez les trois femmes qui se sont déplacées, la motivation est palpable. Parmi elles, Ahin, Syrienne et kurde, est arrivée à Beyrouth il y a trois ans. « J'ai la volonté de voyager au Canada et d'offrir cette chance à mon fils », explique-t-elle. C'est ce qui la pousse à suivre les cours d'anglais des volontaires de SB Overseas depuis trois mois. L'ONG représente donc l'espoir d'une plus grande autonomie et d'un futur prospère pour des familles entières.

 

 

Publié le 3 juillet 2017, mis à jour le 3 juillet 2017

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