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Lecture partagée sur les marches du musée Sursock avec Frida Anbar

Vue d'ensembleVue d'ensemble
Écrit par Roula Azar Douglas
Publié le 28 mars 2018, mis à jour le 28 mars 2018

C’est dans le cadre féérique du jardin du musée Sursock, à l’ombre de l’emblématique bâtiment, modèle d'architecture libanaise alliant les influences vénitiennes et ottomanes, par une douce soirée de mars, que les expressions québécoises et libanaises se sont entrelacées pour se poser doucement sur un public attentif, d’âges et d’horizons différents.  
 

Dynamique et passionnée, Frida Anbar, auteure libano-canadienne, a lu avec ardeur et grand enthousiasme des passages de son récit Man’ouché et Poutine qui raconte, en toute subtilité, les difficultés que certaines familles libanaises peuvent rencontrer lorsqu’elles émigrent.  « Le récit est drôle et ponctué de rebondissements. Léa, petite fille québécoise et Toufic, son camarade de classe libanais, sont vraiment attachants ! En revanche, derrière les aventures et les découvertes des enfants, je passe des messages subtils sur l’écart des mentalités et la prison de la perception des autres dans les deux cultures incarnées par les deux enfants et surtout par leurs parents. J’ai parlé en toute authenticité de mes deux pays et mentalités. Néanmoins, ce qui est savoureux, ce sont les expressions québécoises et libanaises qui s’entremêlent. » explique Frida Anbar.
 

Une discussion a suivi la lecture du récit, enrichie par la présence de l’Ambassadrice du Canada, et de sa famille. Les échanges ont porté sur les défis de l’immigration, la méfiance de l’autre et surtout sur le rôle de la culture dans la pulvérisation des préjugés.  « Le récit est court, mais ourlé de situations réalistes. J’y dépeins la naïveté des enfants et leur naturel à accepter cet autre et, en parallèle, l’obstination des parents à s’enfermer dans leurs préjugés. On y retrouve de belles descriptions de Montréal et du Liban. La franchise et l’authenticité des Canadiens ainsi que la générosité et le sens familial des Libanais sont au rendez-vous », précise l’auteure.   

 

Assumer sa double appartenance

La journaliste Roula Azar Douglas a ouvert la rencontre. Insistant sur sa double appartenance libano-canadienne, elle est revenue sur son immigration au Canada. « Au début, j'avais le sentiment de vivre dans une immense salle d'attente où rien de significatif pour moi ne se passait vraiment et l'impression que la “ vraie vie ” se déroulait ailleurs, dans ce Liban auquel on m'avait arrachée… », a-t-elle confié avant de poursuivre « et doucement, à un rythme qui varie beaucoup d'une personne à une autre, la glace fond, et on laisse tomber nos défenses, et on se débarrasse des barricades derrière lesquelles on croyait se protéger, et on se laisse atteindre par la chaleur d'un regard, la beauté d'un geste, la générosité d'un pays. Et on se sent moins vulnérable, moins fragile, et on se sent finalement chez soi dans le pays d'accueil... »  
 

L’émotion, le plaisir des mots et des échanges étaient donc au rendez-vous. Mais pas seulement puisque l’audience a même pu déguster la poutine québécoise (frites garnies de fromage en grains et de sauce) préparée par la chef du restaurant du musée.

Frida anbar

À noter que Man’ouché et Poutine est également un projet d’entraide entre le Canada et le Liban. En effet, tous les bénéfices de la vente des livres iront à la Fondation LCF, qui vient en aide, à partir de Montréal, aux enfants démunis et en situation de handicaps pris en charge par les associations libanaises Sesobel, Irap, Afel et Ssvp.
 

 

Pour en savoir plus : www.fridaanbar.com 

 

Roula Douglas
Publié le 28 mars 2018, mis à jour le 28 mars 2018

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