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Le Liban accouche enfin d’un nouveau gouvernement

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Écrit par Justine Huc-Lhuillery
Publié le 2 février 2019, mis à jour le 2 février 2019

Après presque neuf mois de négociations, Saad Hariri, désigné le 24 mai dernier, est parvenu le 31 janvier à former le nouveau gouvernement libanais, au sein duquel les équilibres politiques sont calqués sur ceux du Parlement. A noter la présence de quatre femmes, dont une nommée au ministère de l’Intérieur, un record et une première.

 

Le troisième gouvernement d’union nationale dirigé par Saad Hariri est né jeudi à l’issue d’une très longue gestation, compliquée par l’émergence des nœuds druze, chrétiens et sunnites qui ont tendu les relations entre les formations politiques.

Le cabinet Hariri III reproduit quasiment à l’identique les équilibres politiques issus des législatives de mai dernier, rassemblant tous les partis représentés au Parlement, à l’exception des Kataëb et du parti Sabaa issue de la société civile. Le Hezbollah et ses alliés comptent 18 ministres, le Futur et ses alliés en comptent 12. Les projets que le gouvernement sera amené à examiner devront faire l’objet de compromis.

Le gouvernement réunit 30 ministres, dont sept secrétaires d’Etat. Le cabinet compte une nette majorité de novices, quatre femmes, un record pour le pays, dont une nommée au stratégique ministère de l’Intérieur, une première dans le monde arabe.

 

 

 

Court portrait de quatre ministres phares de ce nouveau gouvernement :

Raya Hassan (Futur, sunnite)
L’ancienne ministre des Finances (2009-2011) accède cette année au poste de ministre de l’intérieur. Elle était déjà la première femme à accéder à un poste aussi élevé dans un gouvernement libanais. Cette nomination récompense son parcours de conseiller auprès de Rafic et de Saad Hariri. Réputée pour être femme de dossier, elle a pris part à de nombreux projets internationaux en faveur du Liban.

May Chidiac (FL, maronite)
La plus célèbre journaliste libanaise, très proche des Forces libanaises, est nommée ministre de la réforme administrative. Elle a animé pendant des années le journal télévisé et d’autres émissions télévisées sur LBCI jusqu’en 2005, année où elle échappe de justesse à un attentat attribué aux services du régime syrien qui lui arrache un bras et une jambe. Son héroïsme est reconnu dans le monde.

Hassan Mrad (sunnite pro-Hezbollah) et Saleh Gharib (Arslane, druze)
Ces deux ministres, nommés par le président Michel Aoun, ont permis de résoudre les nœuds sunnites et druzes. Nommé au secrétariat d’Etat du commerce extérieur, M. Mrad est le candidat adoubé par les six députés sunnites pro-Hezbollah qui réclamaient un portefeuille. Nommé secrétaire d’Etat pour les réfugiés, M. Gharib, proche de Talal Arslane, est le neveu du dignitaire religieux Nasreddine Gharib que les rivaux de Walid Joumblatt considèrent comme le chef spirituel de la communauté druze.  

 

Justine Huc-Lhuillery
Publié le 2 février 2019, mis à jour le 2 février 2019

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