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FRANCOPHONIE - Chaque année, le Moyen-Orient a son Goncourt

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Écrit par Karine Hayek Germani
Publié le 10 octobre 2016, mis à jour le 3 octobre 2019

Depuis 2012, c'est lors du Salon du livre francophone de Beyrouth qu'est révélé le nom du lauréat «Liste Goncourt/Le Choix de l'Orient ». Ce programme interuniversitaire parrainé par l'académie Goncourt est ambitieux et prend de l'ampleur chaque année.

 

Les 30 et 31 octobre 2012, à Beyrouth, six académiciens sur « Les Dix » étaient au Salon du livre francophone. Edmonde Charles-Roux (présidente), Tahar ben Jelloun, Didier Decoin, Pierre Assouline, Bernard Pivot et Régis Debray avaient répondu présent pour venir parrainer la première édition du prix littéraire Liste Goncourt/Le Choix de l'Orient.

Inspiré du Choix polonais (créé en 1998, à Cracovie), sur le principe du Goncourt des lycéens, des étudiants de filières francophones de 13 universités du Moyen-Orient, en Egypte, au Liban, en Syrie, en Palestine et en Irak, composent le jury. Le projet interuniversitaire est conduit par le Bureau régional de l'Agence universitaire de la Francophonie et l'Institut français du Liban.

Son but est culturel et pédagogique : promouvoir la littérature francophone contemporaine, développer l'exercice de la critique littéraire et du débat. Depuis l'annonce le 2 octobre des huit livres sélectionnés par l'Académie, les étudiants ont lu et débattu. La délibération finale se déroule à huis clos et à bulletins secrets. Les membres du jury sont des représentants des jurys d'étudiants venus des différentes universités, et leur président est une personnalité du monde littéraire de la région.

Le 31 octobre 2012, pour sa première édition, le prix est attribué à Mathias Enard pour Rue des voleurs. Cette année-là, le Choix de l'Orient apparrait comme la caisse de résonance des printemps arabes. Lors du débat qui suit l'annonce du lauréat, une étudiante de l'Université Aïn Chams d'Égypte, spécialement venue à Beyrouth, dit : « Le roman revêt une dimension universelle puisqu'il évoque le déchirement identitaire dont souffrent tous les jeunes du monde en quête de liberté ».

Son but est culturel et pédagogique : promouvoir la littérature francophone contemporaine, développer l'exercice de la critique littéraire et du débat.

L'année suivante, en 2013, la guerre du Liban sera la toile de fond de cette deuxième édition puisque c'est Le Quatrième mur de Sorj Chalandon qui est récompensé.

En 2014, l'actualité s'invite une fois de plus au Choix de l'Orient. Les étudiants votent pour Meursault contre-enquête de Kamel Daoud. May Tarek Ibrahim, une étudiante de l'Université de Mansoura, au Caire, soulignera, lors du débat ouvert au public : «les étudiants n'avaient pas uniquement à l'esprit le meurtre de l'Arabe dans l'?uvre de Camus, mais toutes les victimes anonymes qui tombent de nos jours dans les rues du monde arabe».

Enfin, l'année dernière, Nathalie Azoulai remporte le prix avec Titus n'aimait pas Bérénice.

Cette année, ce sont 30 universités de 11 pays qui collaborent ensemble pour nous préparer la cuvée 2016 : Djibouti, Egypte, Emirats Arabes Unis, Irak, Iran, Jordanie, Liban, Palestine, Soudan, Syrie, Yemen. Le nom du lauréat sera annoncé lors du salon du livre de Beyrouth qui se déroulera du 5 au 13 novembre. Les étudiants feront leur choix à partir de la deuxième sélection du Prix Goncourt 2016 qui comporte : L'Autre qu'on adorait de Catherine Cusset, Règne animal de J-Baptiste Del Amo, La Succession de Jean-Paul Dubois, Petit Pays de Gaël Faye, Les Possédées de Frédéric Gros, Au commencement du septième jour de Luc Lang, Chanson Douce de Leila Slimani et Cannibales de Régis Jauffret.

Nathalie Azoulai, lauréate 2015, sera l'invitée d'honneur du salon et recevra le 5 novembre 2016, comme le veut la coutume, son ouvrage traduit en arabe. Le Choix de l'Orient, lui sera proclamé, le vendredi 11 novembre, en présence de Paule Constant, membre de l'Académie Goncourt.

 

Lancement de la 5ème édition de la Liste Goncourt / Le Choix de l'Orient 2016

Pour la 5ème édition de la Liste Goncourt/Choix de l'Orient, lancée vendredi dernier à l'hôtel Warwick Palm Beach de Beyrouth, les principaux acteurs de cet évènement étaient présents.

« 37 jurys d'étudiants issus de 30 universités de 11 pays de la région échangent pendant toute cette période sur les livres qu'ils lisent ou qu'ils ont lu. Il est un magnifique exemple de contribution au dialogue interculturel si nécessaire au monde d'aujourd'hui et à notre région en particulier », déclare Hervé Sabourin, directeur de l'AUF

Salma Kojok, présidente du Grand jury du Choix de l'Orient 2016, considère que cette liste Goncourt est « une célébration du livre, des mots, des dialogues et des rencontres. Cette initiative renouvelle le v?u des frères Goncourt de crée des espaces de rencontre ». Elle ajoute : « Si c'est par le langage que commencent les conflits et les guerres, c'est aussi par le langage que les conflits se résorbent. »

Mme Véronique Aulagnon, directrice de l'Institut Français du Liban et conseillère de coopération et d'action culturelle de l'ambassade de France, constate que « cet échange régional est d'autant plus précieux dans un contexte troublé au plan régional, où ces échanges sont rendus plus difficiles. Le Liban, une fois de plus, est au c?ur de ces échanges, en accueillant les étudiants du jury. »

Quant à Jean Paul Gaudemar, recteur de l'AUF, il constate que cette initiative permet de faire rayonner une image décomplexée de la francophonie.

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Publié le 10 octobre 2016, mis à jour le 3 octobre 2019

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