Le 10 septembre, le Liban a accueilli des anciennes gloires du football international pour un match de gala contre une sélection de joueurs libanais. Un événement festif organisé de manière folklorique.
Pour la première fois au pays du Cèdre, des anciennes gloires du ballon rond comme Roberto Carlos (Brésil), Luis Figo (Portugal) ou David Trezeguet (France) étaient conviés samedi à jouer, à l'invitation d'une agence d'événementiel sportif, face à une sélection d'internationaux libanais, au stade Fouad Chehab, à Jounieh, habituellement vide. Le match s'est soldé sur le score de 4-3 en faveur des stars mondiales.
Lors de cette rencontre, la qualité déplorable de la pelouse, le feu d'artifice tiré avant le coup de sifflet final et les images, plus inquiétantes, de joueurs internationaux exfiltrés du terrain par un important dispositif policier ramènent à la réalité contrastée du football au Liban.
Côté face, une véritable communauté de fans de football, abreuvés par les retransmissions de matchs européens diffusés sur les chaînes satellitaires du Golfe ou d'Europe, s'est développée depuis quelques années. Cette nouvelle génération peut imiter ses idoles sur de petits terrains en pelouse synthétique qui ont éclos un peu partout.
Côté pile, le football professionnel libanais est miné, à l'image du pays, par les fractures communautaires et la pauvreté des infrastructures. Les stades, interdits au public pour éviter les débordements, sont vides ; les joueurs évoluent dans l'anonymat et les sponsors désertent.
Les scènes de spectateurs entrant sur le terrain pour prendre des selfies avec leurs stars préférées malgré le déploiement massif de forces de police illustrent l'engouement des fans, l'absence de la culture de stade.