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Fanny Ardant : « Enfant, je rêvais que j’étais libanaise »

Fanny ardant LibanFanny ardant Liban
Écrit par Rédaction LPJ Beyrouth
Publié le 16 février 2019, mis à jour le 19 février 2019

Invitée par l’Institut français, l’une des plus grandes actrices françaises sera au Liban le 28 février pour une représentation de Hiroshima mon amour au théâtre Al-Bustan.


Lepetitjournal Beyrouth : Lorsque Bertrand Marcos vous a proposé ce texte de Marguerite Duras, qu’est-ce qui vous a poussé à accepter de le jouer ?
Fanny Ardant :
J’aime Marguerite Duras depuis toujours. Avant même d’être actrice. J’aimais son univers, son style, ce qu’elle dit sur l’amour, sur la passion, sur la liberté, sur la politique. J’aime son sens de la provocation. J’aime qu’elle finisse par toujours dire ce qu’elle a envie de dire. Le texte d’« Hiroshima mon amour » allie la beauté du style et la force du propos. C’est un prétexte de parler de l’amour qui brûle.


Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans cette pièce? Quel regard portez-vous sur le devoir de mémoire à propos d’Hiroshima ?
Ce que j’aime surtout dans ce texte, c’est de partir d’un crime contre l’humanité pour parler d’un amour contre la société et la pensée unique, lénifiante. Je n’aime pas l’expression « le devoir de mémoire ».  L’oubli est inhérent à la nature humaine. C’est un bien et un mal.  Tous les grands écrivains ont écrit sur ça, sur la douleur de l’oubli et, en même temps, sur la force de ce que l’on ne veut pas oublier. Se souvenir d’Hiroshima, c’est savoir que le pire peut toujours revenir.

Tout au long de votre carrière, vous êtes passée du cinéma d’auteur aux films grand public. Qu'est-ce qui détermine vos choix ?

Le plaisir et la joie.


Vous êtes considérée comme une star du cinéma français. Quel regard portez-vous sur votre carrière ?
Je ne pense jamais en termes de carrière. J’ai vécu avec mes attentes, mes illusions, ma foi, mes refus, mes joies et mes chagrins.

Plus largement, quel regard portez-vous sur le cinéma français d’aujourd’hui ?

Il faut du recul et du temps pour porter un jugement sur la production cinématographique ou littéraire d’une époque. C’est demain ou après-demain qui diront les choses.


Vous avez joué au Liban avec Gérard Depardieu en 2014 et déjà, un texte de Marguerite Duras. Quel lien avez-vous avec le public libanais, et le Liban en général ?
J’aime le Liban. Pourquoi ? Je ne sais pas le dire avec des mots. Je m’y sens bien. J’aime l’accueil chaleureux, le courage, la joie de vivre malgré tout, les arts, la musique, la nourriture, les parfums. Il y avait chez mon père un immense cèdre du Liban. Enfant quand j’y montais, je rêvais que j’étais une libanaise.

 

Fanny Ardant Hiroshima mon amour au théâtre Al-Bustan

 

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Publié le 16 février 2019, mis à jour le 19 février 2019

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