« La croisière ça use ! », une comédie drôle et loufoque sera au théâtre Monnot du 13 au 16 septembre. La pièce met en scène quatre personnages déjantés qui n’ont absolument rien en commun mais qui sont réunis dans la même galère, au bord d’un voilier qui part de Tanger à Ibiza. L’occasion pour le PetitJournal.com d’interviewer l’auteure Emmanuelle Hamet-Pailly, le metteur en scène Luq Hamett et l’actrice Emilie Marié.
Emmanuelle Hamet-Pailly, vous êtes l’auteur de « La croisière ça use ! », et vous êtes aussi actrice et dentellière. Comment s’est passée la création de la Croisière et d’où vient votre passion pour la dentelle ?
L’idée de la pièce m’est venue lors d’un dîner avec un ami qui a fait réellement la traversée en voilier de Tanger à Ibiza. Son bateau a subi tellement d’avaries que c’en était hilarant. Voilà la première idée… Ensuite, je me suis demandé ce qui arriverait si les coéquipiers ne se connaissaient pas. Et là les situations se sont imposées à moi tout naturellement. J’aime énormément chaque personnage de cette pièce. J’en arrive même à imaginer qu’ils sont réels… Et grâce aux acteurs merveilleux qui sont réunis sur scène, je n’ai plus aucun doute, mes personnages sont bien vivants !
Écrire une pièce prend du temps, demande de la réflexion et de l’attention. C’est un métier d’artisan. Eh bien, la dentelle c’est la même chose ! Le temps est suspendu quand je suis derrière mon ouvrage. Tout mon esprit est pris par ce que je fais, les gestes que j’exécute sont exactement les même qu’au 17ème siècle. C’est bouleversant de prendre conscience que les gestes n’ont pas bougés… Que je ressemble à toutes ces femmes qui des siècles avant moi ont exécuté les mêmes croisements de fils pour réaliser des trésors. C’est la transmission du geste que je trouve beau dans la dentelle. C’est un artisanat qui se transmet non pas par les livres mais auprès de maîtres (maîtresses devrais-je dire !).
Dans le future je souhaite également transmettre ce geste d’artisanat d’art aux plus jeunes afin que la tradition perdure. C’est tellement important la transmission… Et je suis tellement fière de partager cette pièce avec mes amis libanais. Parce que c’est une évidence que les Libanais sont les amis intimes de la France.
Luq Hammet, vous êtes le metteur en scène de « La croisière ça use ! ». Comment passe-t-on du doublage de la voix de Marty Mc Fly et de Roger Rabbit au métier de producteur et de metteur en scène ?
La vie n'est pas un long fleuve tranquille... Tant mieux ! Surtout quand, depuis l'enfance, on est hyper actif et passionné ! Comédien de théâtre depuis l'âge de quinze ans, c’est dire que pour moi ce métier est une vocation, ma carrière a évolué grâce à toutes les rencontres que j'ai eu la chance de faire.
J’ai commencé à Paris au café-théâtre, Francis Lax et Roger Carel sont venus me débaucher pour le doublage de Mozart dans « Amadeus », puis « Retour vers le futur », « Roger Rabbit », les « Tiny Toons »... Faisant beaucoup de voix de Cartoon, un producteur d'émissions jeunesse Christophe Izard, me débauche pour animer pendant 6 ans sur France 2, « Hanna Barbera Dingue-Dong », un show de dessins animés d'une heure.
Rêvant de faire des tournées, Marthe Mercadier me débauche pour jouer à ses côtés "Les voisins du dessus", je nous écris une pièce "Le cri des indiens", nous la jouons, je touche à la production... Je vais à New York voir la nouvelle pièce de Neil Simon, je l'adapte, la monte et la produit au théâtre Saint Georges : "Panier de crabes". En passant, je joue le rôle de Moreau dans le film "Le placard" de Francis Veber, et puis en 2014, j'achète le célèbre café d'Edgar au pied de la tour Montparnasse, je le rénove, il devient le théâtre Edgar et depuis, tout en accueillant d'autres spectacles, je produis et mets en scène les miens... "La croisière ça use ! " a ainsi été créé chez moi et y a triomphé toute la saison dernière...
Emile Marié, vous êtes Mélanie dans « La croisière ça use ! ». Vous êtes dit-on une comédienne qui aime faire rire. On vous a même comparé à Jim Carrey. D'où vient cette envie de faire rire ?
Quand j’ai lu qu’on m’avait comparé à Jim Carrey, j’ai été plus que touchée et tellement fière ! Ce grand monsieur qu’est Jim Carrey est un monument, il sait autant faire rire que pleurer et est incarné dans n’importe quelle situation. C’est ça que j’aime, c’est être incarnée et jouer des personnages, que ça soit des personnages tristes ou heureux. Et c’est en étant le plus dramatique possible dans une situation qui n’est pas drôle et qui n’est absolument pas comique pour les personnages que se déclenche le rire des spectateurs !
Et cette envie de jouer qui est comprise aussi dans l’envie de faire rire, de faire pleurer, de transmettre une émotion me vient de mes parents. Mes deux parents sont comédiens et je suis fascinée par ce qu’ils dégagent quand ils jouent depuis que je suis toute petite. Je les admire tellement ils sont talentueux et la question ne s’est pas posé très longtemps, quand je serais grande je veux être comme eux. Avoir ce talent de désamorcer n’importe quelle situation par le rire, par l’intelligence des mots et qui grâce à l’humour permets de faire passer n’importe quelle pilule. Et c’est ça que j’aime.
Que représente pour vous le Liban ?
Emmanuelle Hamet-Pailly : Quand on me dit « Liban » les premières sensations que j’éprouve sont liées à la cuisine, un art que j’affectionne particulièrement. Ce sont des odeurs de menthe, de café tinté de cardamone, c’est un goût de citron d’huile d’olive et d’ail frais … C’est la douceur de ces dattes si charnues dont je raffole ! Le miel qui perle des Baklawas… L’odeur du cèdre, du santal… Ce sont les broderies aux fleurs scintillantes… Et pourtant je ne connais toutes ces merveilles que depuis Paris… Alors vous n’imaginez pas la hâte que j’ai de venir ressentir, goûter, m’émerveiller et vous rencontrer à Beyrouth.
Luq Hamet : Une cuisine exceptionnelle et un très bon vin !... Je me régale à Paris chez les Libanais, et rage de ne pas pouvoir accompagner la troupe, étant en répétitions tout le mois de septembre de ma pièce de rentrée à Paris : « C'est pourtant simple ! » avec Marion Game... Ce n'est que partie remise car je rêve de découvrir le pays des cèdres millénaires.
Emilie Marié : Je crois que si je commence à me lancer je ne m’arrêterais pas ! Le Liban pour moi c’est une culture magnifique, vous avez des artistes, des auteurs, des poètes, des chanteurs et une musique que j’aime profondément. Matthieu Chédid, Mika, Hiba Tawaji…. je suis fan ! Sans parler de votre gastronomie qui est de loin celle que je préfère. Autant vous dire que je n’ai qu’une hâte c’est de venir au Liban, de découvrir la ville, de faire des rencontres et de prendre au moins 10 kilos à force de dévorer du houmous, des baba gannouj, des kébbé et des warak’enab !
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