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#Balancetonporc : Au Liban, où en est-on ?

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Écrit par Hélène Boyé
Publié le 22 octobre 2017, mis à jour le 22 octobre 2017

Depuis le déclenchement de l’affaire Weinstein début octobre, la parole des femmes victimes de harcèlement et d’agressions sexuels s’est libérée.

Tout est parti d’une enquête publiée le 5 octobre dans le New York Times. Deux actrices américaines révélaient avoir été les victimes du puissant producteur Harvey Weinstein, coupable selon elles de harcèlement et d’agression. Très vite, les médias du monde entier se sont emparés du scandale. Chaque jour, de nouvelles actrices témoignaient pour raconter qu’elles aussi ont été victimes de ce magnat du cinéma.

Le 13 octobre, la journaliste française Sandra Muller lançait sur Twitter le hashtag #balancetonporc.

                                

Sandra Muller tweet

Rapidement, le mot-clé fait le buzz. Des femmes, anonymes et célébrités des milieux du cinéma, des médias et de la politique, racontent des attouchements, des mains aux fesses, des baisers forcés, des propos déplacés, des insultes à connotation sexuelle ou des propositions indécentes.

Dans le monde anglophone, ce sont les hashtags #MyHarveyWeinstein et #metoo qui sont repris sur les réseaux sociaux. Le scandale à Hollywood est devenu un phénomène de société. L’anonymat des réseaux sociaux permet aux femmes de s’exprimer plus librement.

 

Quid du Liban ?

Le phénomène s’est répandu jusqu’au Liban où le hashtag #metoo fait son bonhomme de chemin.

Au Liban, où il n’y a aucune loi caractérisant le harcèlement sexuel, il n'y a pas de statistiques officielles sur les violences faites aux femmes mais les associations locales qui travaillent sur ce sujet estiment à plusieurs centaines le nombre de cas d'agression sexuelle enregistrés chaque année.

Cet été, les initiateurs du projet KIP (Knowledge is Power) avaient lancé le hashtag #Mesh_Basita ("ce n'est pas anodin", en français), en coordination avec le ministère d'Etat pour les affaires de la femme nouvellement créé, afin de pousser les victimes à témoigner.

Depuis février 2016, il existe un site libanais, HarassTracker, crée par Nay el-Rahi, Sandra Hassan et Myra el-Mir, qui permet de dénoncer et de géolocaliser le harcèlement sexuel. Sur ce site qui est en anglais et en arabe, il suffit de remplir un formulaire décrivant le type d’agression subi.

Pour les fondatrices, l’objectif est de collecter des données. Le site répertorie ainsi une cinquantaine de cas par jour.

L’agression sexuelle ne fait pas de différence sociale ; elles ont lieu aussi bien dans les quartiers aisés que défavorisés. La géolocalisation a surtout permis de mettre en évidence le fait que ce sont dans les rues faiblement éclairées que les femmes ont le plus de chances de se faire agresser.

 

Harass Tracker

Hélène Boyé, directrice de la publication de LPJ Beyrouth
Publié le 22 octobre 2017, mis à jour le 22 octobre 2017

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