LYCEE FRANÇAIS - Les bacheliers de Barcelone ont plongé dans le bain philosophique

Une semaine avant le début des épreuves du baccalauréat en France, les élèves des lycées français espagnols ont débuté hier avec l'épreuve de philosophie. Alors, comment c'était ? Reportage à la sortie du Lycée français de Barcelone, après quatre heures d'épreuve

(Photo lepetitjournal.com)

Français, espagnol et catalan se mêlent dans les conversations de fin d'épreuve. A 12h00 hier, les élèves en terminale du Lycée français de Barcelone et ceux du Lycée Bonsoleil avaient terminé la fameuse première épreuve du baccalauréat : la philo.  
Une semaine pile avant le commencement de l'examen en France métropolitaine, les bacheliers de Barcelone ont évité la fournaise en cette matinée plutôt fraiche. Les terminales ES révèlent le sujet qu'ils avaient tant redouté. "Peut-on faire un usage déraisonnable de la raison ?" ou "L'homme libre est-il celui que personne ne sert ?" pour les dissertations, et "L'avenir d'une illusion" de Freud, pour l'explication de texte.

Une semaine marathon
Le pionnier de la psychanalyse a d'ailleurs provoqué le soulagement chez certains, comme Maria qui justifie les cris de joie de son groupe d'amies : "Nous étions sûres qu'un auteur inconnu tomberait, comme c'est le cas d'habitude. Freud, nous l'avons étudié, je l'ai même relu dans la voiture en arrivant !"
Mais tout le monde ne semble pas aussi enthousiaste : "Le stress serait retombé si j'avais réussi, mais je crois que ça n'est pas le cas", déclare Jalel, à moitié sérieux.
L'après midi, il prévoit de travailler l'Histoire, épreuve de ce matin. "L'épreuve la plus difficile pour les ES, avec l'économie bien sûr. Le repos, ça sera pour jeudi, et la fin des épreuves écrites". Les élèves S enchaînaient avec la SVT hier après-midi. Demain, c'est au tour des mathématiques et de la LV1, et enfin la LV2, la physique, l'économie ou la littérature en fonction des filières clôturera le marathon intellectuel jeudi. Certains estiment que le plus dur, le plus subjectif aussi : la philosophie, est passé. Pour d'autres, le gros morceau de l'examen est encore à venir. Jalel et ses amis redoutent notamment l'Histoire, et la quantité de dates à retenir.

En avant la liberté !
Des dates qui ne font pas toujours partie de l'Histoire de ces jeunes : beaucoup d'entre eux sont nés en Catalogne. Maria a choisi le Lycée français car sa grand-mère vient de l'Hexagone. "Au lycée, il y a peut-être 30% de Français et 70% de Catalans", estime-t-elle.
Mais ici comme ailleurs, le bac, c'est avant tout la clé d'accès à la liberté. L'an prochain, Pablo partira pour les Etats-Unis s'il décroche une bourse, Jalel devrait aller étudier au Brésil, tandis qu'Antonio a choisi de rester ici pour étudier le Business International à l'Université Pompeu Fabra. L'an dernier, 68% des élèves étaient restés en Espagne, 21% étaient partis étudier en France et le reste s'était envolé vers d'autres horizons.
Les résultats tant attendus seront affichés au Lycée français et disponibles sur le site de l'Académie de Toulouse le 21 juin à 16h00 pour les filières L et S, le lendemain, même heure, pour les filières ES et STG. Le cru 2012 sera-t-il aussi bon que l'an dernier ? En 2011, 97,6% des élèves du Lycée français avaient décroché le diplôme, 86% d'entre eux avec mention !

Lucie BARRAS (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 12 juin 2012